Intervention de Elisabeth Pochon

Réunion du 30 avril 2014 à 11h45
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElisabeth Pochon :

Seule une poignée de mineurs est partie en Syrie, mais notre République n'a pas à produire des enfants soldats, et encore moins des terroristes. Dans mon département de Seine-Saint-Denis, j'ai rencontré des familles extrêmement inquiètes parce que leurs enfants leur échappaient. Ma longue expérience de conseillère principale d'éducation ne me fait pas partager le point de vue de Mme Bechtel : il existe aussi de la propagande en sous-main dans les établissements scolaires ; et même si l'Internet est l'interlocuteur principal, l'adhésion du jeune à un projet passera toujours par certains contacts personnels. Dans ce contexte, quel rôle la communauté éducative peut-elle jouer dans l'éducation des jeunes à l'usage de l'Internet et au fait religieux ? Comment la mobiliser pour qu'elle exerce une vigilance accrue, notamment en cas de modifications du comportement ?

D'autre part, même si le fait d'inscrire des jeunes au fichier de personnes recherchées peut être utile, que l'initiative vienne des familles pose problème. Il conviendrait de rassurer celles-ci sur les conséquences de leur démarche, car il n'est guère facile de « dénoncer » son enfant, même quand c'est pour garantir sa sécurité.

Les Britanniques envisagent de procéder au « désendoctrinement » des personnes suspectées de vouloir partir. Si une politique répressive est indispensable pour assurer la sécurité de notre territoire, nous devons avoir conscience que l'attitude de ces jeunes résulte d'une intégration sociale défaillante. Que pouvons-nous faire pour éviter ces départs sans retour et ces retours sans avenir ?

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