Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 16 avril 2014 à 16h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Non. Le redéploiement, qui a lieu sur le territoire de quatre pays de la bande sahélo-saharienne, se fait en coopération et sous le couvert d'un accord spécifique de statut des forces à l'étranger (SOFA) avec chaque État concerné. Au Mali, notre présence sera désormais limitée à Gao, avec une antenne à Tessalit.

Nous avons constaté que le Maroc, mais aussi l'Algérie, ont pris diverses initiatives politiques concomitantes, sans que nous sachions si elles étaient toujours validées par le président Ibrahim Boubacar Keita. Les Algériens voulaient renouer avec certains groupes dont le MNLA et les Marocains ont eux aussi pris des contacts avec certains groupes, qui ne sont pas nécessairement les mêmes. Je souhaite me rendre en Algérie assez rapidement pour discuter de cette question, et il nous faudra aussi interroger les autorités maliennes sur les discussions qu'elles comptent engager à propos du Nord du pays – sinon avec le Burkina Faso, du moins avec d'autres. Si aucune initiative politique n'est prise concernant, au Nord, ceux qui veulent bien discuter, on peut craindre les effets de porosité entre les groupes armés signataires de l'accord du 18 juin 2013 et les groupes armés terroristes de toutes obédiences, porosité qui risque d'entraîner une situation dangereuse. Il ne faut pas tarder.

Je vous transmettrai le chiffre précis des victimes et des blessés dans nos rangs au Mali et en RCA. Nous réfléchissons à l'établissement d'une structure semblable au sas de décompression de Chypre. Nos soldats présents à Bangui et sur l'ensemble du territoire centrafricain vivent dans une situation très périlleuse. Leur sang-froid, leur clairvoyance et leur vigilance forcent l'admiration, mais cette tension permanente demande, par la suite, une période de réadaptation. Et, comme l'a souligné M. Folliot, ceux qui participent, avec un risque constant, à ces opérations complexes, ne doivent pas avoir à subir les errements d'un logiciel de versement des soldes – errements auxquels nous avons remédié.

Étant attendu par vos collègues sénateurs, je ne puis répondre plus en détail à vos questions, mais je suis tout disposé à poursuivre cet échange ultérieurement.

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