Intervention de José Cambou

Réunion du 30 avril 2014 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

José Cambou, responsable du réseau santé-environnement de France nature environnement, FNE :

Nous sommes très favorables à des livraisons effectuées la nuit en ville au moyen de véhicules électriques, qui commencent du reste à se développer – y compris pour ce qui concerne les véhicules frigorifiques – grâce à des avancées technologiques très positives.

Pour ce qui est de l'accoutumance au bruit, il faut distinguer le ressenti des effets sanitaires proprement dits. Cette question a, depuis des dizaines années, fait l'objet d'études abondantes, qui ont notamment montré que, même lorsque la population ne se plaignait plus de la circulation des trains, à laquelle elle s'était habituée, des effets restaient mesurables.

En milieu rural, certains problèmes tiennent au savoir-vivre ensemble et sont d'autant plus sensibles que la population rurale intègre désormais des anciens urbains, qui supportent moins bien la cloche, le coq ou la moissonneuse. Nos associations sont souvent saisies de ces situations et s'efforcent d'apporter des explications aux personnes concernées.

Quant aux circuits d'automobiles ou de motos, c'est bien en zone rurale qu'ils sont implantés et ils génèrent bien plus de nuisances que cette cloche, ce coq ou cette moissonneuse.

Quant à la biodiversité, il est bien connu que la faune est perturbée par le bruit – ce n'est pas un scoop !

Faire du bruit pour exister est, par ailleurs, un phénomène bien connu, notamment chez les adolescents. J'ai participé, voilà plus de vingt ans, à une campagne dont le slogan était : « Faire repérer sa mob autrement qu'en faisant du bruit » et qui consistait à faire expliquer à des adolescents par d'autres adolescents comment décorer une « mob » – par exemple, avec des pochoirs – sans en perturber le fonctionnement. Il faut reconnaître que les jeunes ont besoin d'exister, tout en leur proposant d'autres solutions que la pétarade de moteur.

Il importe donc d'adopter une approche globale et cohérente de l'exposition de chaque être humain au bruit tout au long de la journée et je souscris, à cet égard, aux préoccupations exprimées face à des réglementations très segmentées.

En outre, les politiques publiques doivent être adaptées à l'importance des populations touchées et répondre aux besoins des populations les plus vulnérables, comme les enfants ou les foetus, ou vivant dans des milieux où les conditions de vie sont insupportables.

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