Intervention de Patrick Lorcet

Réunion du 6 mai 2014 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Patrick Lorcet, président directeur général de l'usine Gardel au Moule, Guadeloupe :

Je vais, pour ma part, vous présenter la filière « canne-sucre-rhum-bagasse » en Guadeloupe et en Martinique.

Sur le territoire de la Guadeloupe, l'exploitation de la canne occupe 14 000 hectares, sachant qu'environ 10 000 hectares supplémentaires sont potentiellement exploitables.

La capacité de production de la Guadeloupe avoisine les 800 000 tonnes de canne.

Avec 3 000 hectares consacrés à la canne, Marie-Galante constitue un bassin cannier qui produit de 100 à 120 000 tonnes de canne, réparties entre 1 700 exploitations de très petite taille, ce qui constitue un handicap pour le développement de la filière. Afin de conforter la position de la sucrerie, le choix a été fait récemment d'y associer une centrale thermique fonctionnant en faisant appel à la bagasse.

En Guadeloupe continentale, la canne occupe 11 000 hectares, exploités par 4 300 planteurs sur des propriétés généralement de petite taille – moins de 2 hectares ; si 71 % des planteurs sont pluriactifs, la canne, à l'instar de la banane, reste le pivot du développement de l'agriculture de l'île, permettant de développer des complémentarités entre les filières et de diversifier les cultures

La sucrerie Gardel transforme entre 600 et 700 000 tonnes de canne. Depuis un certain nombre d'années, elle procède à des investissements importants afin de développer la fabrication de sucres de qualité qui représentent aujourd'hui 30 % de sa production. Destinés aux besoins du marché local, ils sont actuellement orientés vers les marchés régionaux, en particulier la Martinique ou la Guyane, cette dernière ne produisant pas de sucre.

La sucrerie Gardel dispose en Guadeloupe d'une centrale thermique, opérationnelle depuis un certain nombre d'années.

S'agissant de la production sucrière de Martinique, cette dernière souffre de la forte concurrence qui frappe la sucrerie du Galion.

La sucrerie du Galion, dont la production théorique repose sur le traitement d'environ 110 000 tonnes de canne, a malheureusement vu son tonnage diminuer fortement du fait de la survenue de périodes de sécheresse, du fait de l'existence de problèmes phytosanitaires – car nous ne disposons pas, à l'heure actuelle, des produits de traitement nécessaires pour endiguer l'enherbement des parcelles – et du fait enfin de la concurrence entre les cannes destinées à la distillerie et celles destinées à la sucrerie – le prix de la tonne de canne destinée à la distillerie étant plus élevé. Je rappelle que 71 % des planteurs martiniquais, dont la production moyenne s'élève à 18 tonnes à l'hectare, livrent leurs cannes aux distilleries.

Aujourd'hui, il nous faut développer de nouvelles techniques pour favoriser la fertilisation des sols et l'amélioration des rendements à l'hectare. Ce sont là des sujets de réflexion qui mobilisent notre groupement interprofessionnel Iguacanne, ce groupement mettant en place des outils et des structures susceptibles d'aider les planteurs qui ont besoin d'un encadrement technique.

Considérant l'évolution des marchés, la sucrerie Gardel, comme je l'ai dit, s'efforce de diversifier sa production et de l'orienter vers les sucres spéciaux, dits de qualité, destinés à la consommation de bouche et aux besoins des industries agroalimentaires. Cependant, nous allons évoluer désormais dans un marché européen au sein duquel il sera difficile de trouver un équilibre.

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