Intervention de Alain Chrétien

Séance en hémicycle du 6 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Sécurité sécurité civile

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Chrétien :

Les forces de l'ordre sont confrontées à des missions de plus en plus dures au point d'y être blessées, voire d'y laisser la vie. Nous touchons ici au rôle des forces de l'ordre dans notre société. Je souhaite également souligner leur forte mobilisation face à de nouveaux types de délit : délinquance itinérante, cybercriminalité, incivilités croissantes.

Cela dit, plusieurs questions restent en suspens.

La première concerne l'usage de la vidéosurveillance qui a fait ses preuves. Pourtant, j'entends encore des députés réticents sur ce dispositif de protection. Il faudra clarifier la volonté de l'État pour aider les collectivités qui souhaitent s'équiper.

La deuxième concerne le budget de la gendarmerie qui affiche une diminution de 29 millions d'euros relative aux dépenses de fonctionnement, hors interventions opérationnelles. Mais à quoi correspondent exactement ces économies ?

Il en va de même pour la problématique des carburants qui pose une difficulté réelle. Le rapporteur pour avis a indiqué par exemple qu'une hausse du coût du brut de 10 centimes représentait un surcoût de près de 5 millions d'euros pour la gendarmerie.

De même, nous nous interrogeons sur l'affaiblissement des crédits d'investissement immobiliers. C'est là un vrai défi. Or le budget présente une baisse importante de 124 millions d'euros alors qu'il faudrait investir entre 200 et 300 millions d'euros pour remettre à niveau le parc des casernes domaniales. La fameuse loi Duflot sur le logement social, qui a été annulée mais qui sera probablement à nouveau examinée ici même, pourrait signifier la diminution d'une ressource d'à peu près 120 millions d'euros, pourtant vitale pour le maintien de la qualité des casernements.

Nous partageons le même constat sur la nécessité de rénover le parc immobilier et sur le manque d'effectifs. Mais j'entends certains de nos collègues indiquer qu'il est prématuré d'envisager toute rénovation du parc immobilier sans revoir avant la carte des implantations de gendarmeries. Ce débat est dangereux car c'est la porte ouverte d'une sécurité à la carte entre les zones urbaines et les zones rurales. Dans les territoires éloignés, le gendarme est bien souvent le seul interlocuteur immédiatement disponible. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion