Intervention de Christiane Taubira

Séance en hémicycle du 3 juin 2014 à 15h00
Prévention de la récidive et individualisation des peines — Motion de renvoi en commission

Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la justice :

Je prends acte du fait que quoi que nous disions et quel que soit le moment, il renvoie à ma circulaire. Je vais revenir sur quelques points.

Tout d’abord, s’agissant du taux de détention pour 100 000 habitants, je n’ai jamais dit que la France était un des pays qui incarcérait le moins. Je sais bien que depuis deux ans, vous passez votre temps, monsieur Ciotti, à me prêter des propos que je n’ai pas tenus, et que vous m’en prêtez tant que vous finissez par y croire, mais je n’en ai jamais parlé parce que pour moi, ce n’est pas un sujet. L’incarcération est la suite d’une décision judiciaire, un point c’est tout. Il ne s’agit pas de se demander si un pays voisin en fait plus ou moins. Il y a des gens qui ont des tropismes d’envie, qui passent leur temps à guetter le voisin, mais ce n’est pas mon cas. Par conséquent, je réfléchis sur un sujet en tant que tel, sur la cohérence avec le contexte, sur les réalités, sur les codes culturels et historiques de notre pays, et sans guetter ce que font les voisins. Néanmoins, puisque vous en parlez, je vous rappelle que le taux de détention est de 102 pour 100 000 habitants en France. C’est sans conteste moins que la Lituanie – 327 –, moins aussi que la Pologne – 218 –, que le Royaume-Uni – 123 –, mais plus que l’Allemagne – 76,1 –, la Suède – 67,8 –, les Pays-Bas – 66,5.

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