Intervention de Jean-Pierre Philibert

Réunion du 3 juin 2014 à 9h00
Délégation aux outre-mer

Jean-Pierre Philibert, président de la Fédération des entreprises d'outre-mer :

Vous avez raison ; pourtant, La Réunion est le seul territoire qui offre un grand nombre de structures d'accueil de qualité, et le problème des visas, notamment avec la Chine, sera bientôt résolu. Quoi qu'il en soit, cette situation ne peut être imputée uniquement à la profession et aux institutionnels du tourisme de La Réunion : nous en sommes tous responsables. J'assiste, ce soir même, à une réunion en présence de Mme Fleur Pellerin : tout porte à croire que La Réunion y sera représentée par le dixième sous-fifre… Je ne comprends pas les difficultés du secteur touristique dans une île qui a énormément d'atouts sur ce plan.

Pour ce qui est des contreparties du pacte de responsabilité, j'ai toujours dit que le patronat ultramarin jouerait le jeu. Nous sommes parfaitement conscients de nos responsabilités. La FEDOM a signé des conventions avec l'Agence de l'outre-mer pour la mobilité et le service militaire adapté, pour parfaire la formation initiale et l'insertion des jeunes dans leur territoire, et ces conventions sont suivies d'effets. Ainsi, la première convention que nous avons signée avec un groupe réunionnais et la LADOM a permis à 300 jeunes de suivre une formation avant de trouver un emploi sur leur île. Voilà un exemple concret de notre engagement.

Il existe d'autres possibilités. Les abattements comportent des contreparties qui doivent être répercutées en faveur de l'employabilité. Beaucoup souhaitent leur suppression. Pour ma part, je ne suis pas hostile à leur maintien, voire à leur augmentation. Même si nous ne changeons rien sur le plan institutionnel, le retour de la croissance s'accompagnera, outre-mer, d'un retour de l'emploi plus rapide qu'en métropole. Mais ce n'est pas suffisant. Comme je l'ai indiqué aux membres de la Fédération, il nous faudra nous engager plus avant dans les deux domaines que le Président de la République a définis comme étant les contreparties du pacte de solidarité, à savoir les mesures en faveur de l'emploi et le dialogue social.

Or, le dialogue social outre-mer doit être inventé, ou tout au moins largement amélioré, ce qui relève de la double responsabilité des entreprises et des organisations de salariés. Le dialogue social se traduit trop souvent par un blocage de l'économie – des routes, des ports, des aéroports – quand ce ne sont pas les stations-services.

Des expérimentations sont en cours. À la Martinique, grâce à une instance initiée par un préfet avant 2009, nous avons pu éviter le traumatisme qu'a vécu la Guadeloupe. Le dispositif mis en place depuis deux ans, dans le domaine du tourisme, en faveur des salariés les plus âgés et handicapés, va dans le bon sens et pourrait être dupliqué dans les autres territoires.

Madame la députée, vous regrettez que le CICE ne fonctionne pas dans les TPE, pourtant sa mise en oeuvre n'a rien de complexe. Pour calculer l'exonération, il suffit de prendre la déclaration annuelle de données sociales et de lui appliquer le taux en vigueur.

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