Intervention de Marie-Christine Dalloz

Séance en hémicycle du 8 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

Enfin, la nouvelle démarche de pilotage par la performance m'inquiète car le risque est de privilégier la quantité à la qualité du retour à l'emploi.

Revenir sur le métier unique serait un retour en arrière pour les salariés de Pôle emploi, mais également pour les demandeurs d'emploi, qui risqueraient de connaître à nouveau l'entassement des procédures administratives.

S'agissant du programme 102, on ne peut que se féliciter de la poursuite des engagements de Nicolas Sarkozy en matière d'accès à l'emploi pour les handicapés et du maintien des dispositifs d'accès à l'emploi des jeunes, notamment du contrat d'insertion dans la vie sociale et des centres de l'établissement public d'insertion de la défense.

Quant au programme 103, je déplore la suppression totale en 2013 des contrats d'autonomie, qui ciblaient pourtant les jeunes des cités. Les moyens de la GPEC baissent de 40 %, alors que le contexte économique aurait nécessité une mobilisation accrue en faveur de ce dispositif. Je me réjouis, en revanche, de la progression des crédits liés à l'activité partielle, puisqu'ils reviennent simplement à hauteur de la demande constatée en 2011.

Pour ce qui est de l'apprentissage, l'ensemble des mesures qui financent cette formation baissent globalement de 3 %. Le rapport Gallois prescrit, pourtant, de doubler le nombre de jeunes en apprentissage, pour atteindre 800 000 contrats en 2015, comme l'avait proposé en son temps le président Nicolas Sarkozy. En effet, l'apprentissage garantit des résultats exceptionnels en termes d'insertion professionnelle et permet à des jeunes parfois en difficulté dans le système scolaire d'acquérir un diplôme et une expérience professionnelle. Comme l'a rappelé l'excellent rapporteur pour avis Gérard Cherpion, trois orientations doivent être mises en oeuvre pour accompagner l'apprentissage : l'amélioration de l'orientation des jeunes ; la valorisation de la voie de l'apprentissage ; le développement des formations, notamment dans les structures publiques. Aussi, je soutiens résolument l'amendement qu'il a déposé, qui vise à renforcer l'accompagnement des apprentis et de leurs maîtres de stages pour prévenir les ruptures de contrat.

En définitive, la création des 150 000 emplois d'avenir financés à hauteur de 500 millions pour 2013 se fera au détriment de l'entrée des jeunes en apprentissage, c'est dommage.

Le rapport pour avis de notre collègue Francis Vercamer souligne la nécessité de regrouper les branches professionnelles et pointe les modalités de financement des acteurs du dialogue social. Je comprends ces interrogations et je les partage.

Malgré votre affichage volontariste sur le travail et l'emploi, force est de constater que ce budget n'aura aucune incidence sur le redressement économique de notre pays. Nous attendons toujours le décollage de la fusée emploi ! Les 150 000 créations d'emplois d'avenir ne sont une réponse ni dans la durée ni dans la qualité d'un parcours professionnel pour notre jeunesse. Quant aux contrats de génération, nous attendons, comme vous d'ailleurs, l'issue du dialogue social, pour connaître enfin votre projet.

Pour toutes ces raisons, le groupe UMP ne votera pas les crédits de la mission « Travail et emploi ». (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion