Intervention de Daniel Verwaerde

Réunion du 27 mai 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Daniel Verwaerde, directeur des applications militaires, DAM :

Ces particules complexes qui changent de nature durant leur propagation ont été détectées pour la première fois en Californie au début des années 2000. La DAM s'est alors associée aux pôles civils du CEA pour suivre les recherches dans l'expérience Double Chooz installée à quelques centaines de mètres d'un réacteur EDF où l'on mesure, à l'heure, seulement quelques dizaines de ces particules, qui sont certes très émises en très grand nombre, mais qui interagissent très peu avec la matière, au contraire des neutrons qui la percutent. La probabilité d'interaction des neutrons pour interagir est de 10-24 alors que celle de l'antineutrino est de 10-42 ou 10-43. La probabilité d'interaction est donc globalement des milliards de milliards de fois plus faible que celle des neutrons. Si dans un réacteur sont effectivement fabriqués à peu près autant de neutrinos que de neutrons, la quasi-totalité des neutrons est confinée à l'intérieur du réacteur grâce au réflecteur, alors que la quasi-totalité des neutrinos s'échappe et traverse une large part de l'Univers. Le réacteur EDF étant plusieurs dizaines de fois plus puissant que celui d'un sous-marin, on peut estimer pouvoir détecter au mieux quelques particules, à la condition toutefois d'être à proximité immédiate d'un sous-marin immobile. En résumé, les ordres de grandeur de la physique ne permettent aucune détection réaliste. Il n'en reste pas moins, en dehors des antineutrinos, qu'il est nécessaire de maintenir une veille scientifique susceptible de remettre en cause la crédibilité de notre dissuasion.

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