Intervention de Chaynesse Khirouni

Séance en hémicycle du 8 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChaynesse Khirouni :

C'est donc un lourd passif, laissé par nos prédécesseurs, que nous sommes obligés d'assumer depuis six mois.

Votre budget pour 2013, monsieur le ministre, se concentre sur les priorités de la nouvelle majorité et du Gouvernement de Jean-Marc Ayrault : l'emploi et la jeunesse. Ainsi, dans un contexte financier tendu, on constate une progression des crédits « Travail et emploi » de l'ordre de 2 % alors qu'ils avaient été marqués par un effondrement entre 2002 et 2012. Il convient de rappeler qu'au moment où la situation du chômage s'aggravait, l'effort de l'État se traduisait par une baisse continue du budget de l'emploi, passé de 16,8 milliards en 2002 à 9,95 milliards en 2012. Il était temps de mettre fin à cette politique désastreuse.

Il s'agit donc d'un budget offensif, de rupture avec les politiques passées, et qui participe à la mise en oeuvre de la priorité à l'emploi du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Notre mobilisation est générale. Ainsi avons-nous dû prévoir dès cet été, dans le cadre du collectif, une dotation complémentaire de 80 000 contrats aidés. En effet, à peine l'élection passée, nous avons été nombreux à être interpellés, dans nos circonscriptions, par des responsables d'associations qui devaient faire face à la non-reconduction des contrats aidés, faute de financements suffisants. Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, nous avons trouvé des caisses vides.

Votre budget pour 2013, monsieur le ministre, maintient ce haut niveau de contrats, et c'est une bonne chose. Par ailleurs, la loi instituant les emplois d'avenir a permis la signature des premiers contrats, avec pour objectif, la création de 100 000 emplois d'avenir en 2013. D'autre part, ce budget va renforcer le service public de l'emploi : 107 millions d'euros viendront soutenir les moyens de Pôle emploi, permettant ainsi d'assurer le financement de 2 000 postes supplémentaires en CDI, afin d'accroître les effectifs de l'opérateur.

Cette consolidation du service public de l'emploi constitue également une rupture avec la politique menée par vos prédécesseurs puisque près de 1 800 postes y ont été supprimés en 2011.

Il nous faudra également rapprocher l'activité de Pôle Emploi du public le plus fragile. Est-il normal que dans des quartiers ou dans des territoires où le chômage culmine, sa présence ne soit pas plus massive et plus significative ?

Bien évidemment, ce budget offensif ne constitue pas à lui seul notre politique en matière d'emploi et de lutte contre le chômage. Les partenaires sociaux ont entamé des négociations concernant le contrat de génération et la sécurisation de l'emploi. Conformément à l'agenda du redressement fixé par le Président de la République, le Gouvernement a effectué des propositions pour améliorer la compétitivité de notre économie et soutenir l'activité et l'emploi sur notre territoire.

Par ailleurs, l'action de la future Banque publique d'investissement permettra à nos PME de trouver un financement pour permettre le développement de leur activité.

Enfin, il nous faudra également agir plus fortement pour favoriser toutes les initiatives individuelles et favoriser les milliers de petits créateurs d'activités artisanales, commerciales ou de services dans les quartiers, et je sais que vous y êtes sensible, monsieur le ministre.

Je peux vous confirmer que nos territoires et nos quartiers regorgent de compétences, d'initiatives et de talents. Face à la crise et au chômage, nombreux sont les Français qui développent des activités d'appoint ou qui créent leur petite entreprise. C'est une force : il faut libérer et soutenir ces initiatives et valoriser les parcours individuels, car ce sont des milliers d'emplois non délocalisables qui peuvent ainsi être créés dès demain.

Monsieur le ministre, mes chers collègues, la politique de redressement de notre pays est tout entière tournée vers un seul but : le retour de la croissance et de l'emploi. Ce combat sera rude, et le défi que nous avons à relever est immense.

Monsieur le ministre, soyez assuré de notre entier soutien dans l'action qui est la vôtre. À vos côtés, nous mettrons toutes nos forces pour gagner cette bataille, au service de la justice et au service de nos concitoyens et de nos concitoyennes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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