Intervention de Daniel Boisserie

Séance en hémicycle du 11 juin 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Commémoration d'oradour-sur-glane

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Boisserie :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, la semaine dernière, la France et ses amis célébraient le débarquement du 6 juin 1944. Quelques jours après cet événement, une tragédie survenait dans ma circonscription. À Oradour-sur-Glane, 642 civils – hommes, femmes et enfants – étaient atrocement massacrés par les nazis.

Le destin a voulu que quelques personnes survivent. Il a permis à ces miraculés de raconter et de témoigner. C’est grâce à eux, à toutes ces familles meurtries, que nous nous souvenons.

La guerre n’est que l’étape ultime de la haine qui chemine souvent longuement, très longuement. Elle commence insidieusement par des boutades lâchées négligemment, avec l’espoir qu’elles fermentent et qu’elles trouvent des échos dans les âmes les plus noires mais, aussi, les plus fragiles.

Oradour laisse une trace indélébile dans notre histoire. Oradour laisse une trace qui, pour toujours, marque la République dans sa chair et dans son sang. Personne ne doit jamais l’oublier. À côté des ruines se trouve le Centre de la mémoire, qui explique à tous ce long cheminement de la haine.

Merci, monsieur le Premier ministre, vous qui, en présence de Kader Arif, avez rappelé avec force hier, devant le tombeau des martyrs, que les idéologies de haine et de mort n’étaient jamais totalement vaincues.

« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde. » C’est un Allemand, Bertolt Brecht, qui l’a écrit.

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, soixante-dix ans après, la France et, désormais, l’Europe pleurent sur Oradour.

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