Intervention de Loïc Heuzé

Séance en hémicycle du 11 juin 2014 à 15h00
Débat sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique — Table ronde

Loïc Heuzé :

Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je tiens tout d’abord à remercier M. Denis Baupin de m’avoir convié à ce débat.

Je rappelle que je fais également partie d’un syndicat, l’IGNES, dont je suis vice-président, et que mon entreprise Deltadore est une entreprise bretonne – c’est un peu d’actualité – qui construit des éléments de gestion active de l’énergie et les vend en France et en Europe.

Le premier point de mon intervention sera de recentrer l’efficacité énergétique active au coeur du débat sur la transition énergétique. On a tendance, depuis très longtemps, à beaucoup parler d’isolation du bâtiment, de double vitrage, en oubliant souvent la partie efficacité énergétique active. Loin de moi l’idée de laisser de côté le sujet du mix énergétique, important, mais il ne faut pas que celui-ci occupe tout l’espace : l’efficacité énergétique doit trouver sa place dans ce débat.

Il faut évidemment, dans le cadre de l’efficacité énergétique, inscrire le plan dans une perspective de réduction des consommations. C’est l’objectif premier : l’énergie non consommée est celle qui nous coûte le moins cher ! L’efficacité énergétique, en outre, a la particularité de ne pas être associée à une seule énergie ; que ce soit le fioul, l’électricité ou le gaz, que ce soit avec une chaudière, des convecteurs électriques ou une pompe à chaleur, elle s’applique : elle a donc l’énorme avantage d’être multi-énergies et non reliée à une énergie, produite ou consommée.

Il faut également, dans ce cadre, associer l’actif et le passif. Les termes ne sont pas toujours très heureux. Je rappelle leur sens : le passif c’est l’isolation, l’actif c’est tout ce qui est le pilotage, la conduite des énergies. Je vous invite à vous pencher, dans quelques jours, sur la parution d’une étude réalisée par Carbone 4 et le CSTB, concernant la pertinence de ces associations entre l’actif et le passif, le fait que l’un plus l’autre forment un cocktail très performant.

L’Agence internationale de l’énergie a dit que le premier carburant du monde était l’efficacité énergétique. Nous nous inscrivons pleinement dans cette vision. La non-consommation est un excellent moyen de tendre vers une indépendance énergétique des États et de réduire le déficit commercial. J’insiste donc, dans ce premier point, sur la nécessité de traiter à égalité l’efficacité énergétique et le mix énergétique.

Le deuxième point que je souhaite aborder concerne l’implication du consommateur. Au sein de notre fédération et de nos syndicats, nous pensons que mettre le consommateur au coeur de la transition énergétique est une vocation noble : on n’atteindra pas les objectifs de réduction des gaz à effet de serre si le consommateur n’est pas impliqué.

La bonne équation, c’est d’associer actif, passif et comportement. Pour que ce dernier soit vertueux, il faut donner au consommateur les moyens de savoir comment il consomme. Il doit pouvoir disposer d’un vrai tableau de bord. On n’imagine pas aujourd’hui conduire une voiture sans tableau de bord ; pourtant, on conduit un bâtiment ou un logement sans tableau de bord. On ne sait pas ce que l’on consomme. Savez-vous, par exemple, combien vous consommez de veille dans votre logement ? Je suis certain que personne ne le sait. Les systèmes de comptage et d’affichage permettent de savoir : quand on sait, on peut agir ; quand on ne sait pas, il est évident que l’on ne peut pas agir.

Nous avons ainsi vu, en Bretagne, que le système ÉcoWatt a réussi à faire baisser les consommations grâce à un sms.

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