Intervention de Raphaël Claustre

Séance en hémicycle du 11 juin 2014 à 15h00
Débat sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique — Table ronde

Raphaël Claustre, directeur du cler, réseau pour la transition énergétique :

S’agissant des trente milliards d’euros économisés par l’Union européenne sur sa facture énergétique, ce chiffre n’émane pas d’une étude du CLER, mais d’une communication de la Commission au Parlement européen, il y a quinze jours, sur la sécurité d’approvisionnement – que je peux d’ailleurs vous transmettre. Elle concerne toutes les énergies renouvelables, et donc pas majoritairement l’électricité. Une grosse partie de la facture énergétique économisée va concerner la chaleur renouvelable, en quoi le charbon ou autres ne sont pas concernés. Pour ce qui concerne l’électricité, je n’ai pas pris connaissance de la méthodologie de la Commission européenne dans son intégralité. Je puis seulement dire que sur les quatre cents millions d’euros de facture énergétique totale de l’Union, trente millions ont été économisés grâce aux énergies renouvelables.

Pour ce qui est de la fermeture des centrales à gaz, le faible prix du charbon n’en est que l’un des facteurs explicatifs. Le développement des énergies renouvelables y a aussi sa part. D’une part, celles-ci sont de plus en plus nombreuses : d’autre part, même si c’est encore de façon insuffisante, l’efficacité énergétique progresse. La part des autres énergies se réduit donc. Le phénomène est loin d’être marginal aujourd’hui.

S’agissant enfin du stockage, la question se posera un jour mais je rappelle qu’en France, la part de l’électricité variable, d’origine surtout solaire et éolienne, n’est que de 3%, alors qu’elle a dépassé 30% au Danemark et que dans un pays comme l’Espagne, très mal connecté, elle atteint 25%. Il n’y a donc pas d’urgence à poser de nouvelles barrières ni à nourrir de nouvelles craintes. Avant de s’orienter vers des techniques un peu compliquées et coûteuses comme le stockage, n’oublions pas les solutions comme l’interconnexion des réseaux voisins, qui est encore la meilleure forme de stockage.

Avec l’intelligence du réseau – cela devrait satisfaire M. Bal – ou l’équilibrage local, il existe toute une série de solutions. Mais les problèmes ne poseront vraiment que dans une dizaine d’années, et encore à la condition que nos filières solaire et éolienne se soient développées très rapidement, sauf peut-être sur les îles où il faut expérimenter, de façon à atteindre très vite le taux de 100% d’énergies renouvelables, conformément à l’engagement pris dans la loi Grenelle, dont on est loin d’avoir pris le chemin.

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