Intervention de CGA Jacques Feytis

Réunion du 24 juin 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

CGA Jacques Feytis :

Je pense que c'est effectivement un bon schéma, qui est d'ailleurs assez naturel chez les Britanniques.

S'agissant des ouvriers de l'État, le ministre a décidé en 2012 de procéder à nouveau à des recrutements. Nous avons travaillé avec les employeurs afin d'identifier pour quelles spécialités ces recrutements étaient possibles. Quatre spécialités ont été identifiées pour lesquelles un effort était nécessaire : la maintenance aéronautique, les frigoristes, les diésélistes et les pyrotechniciens. Nous avons donc entamé la démarche interministérielle en vue d'obtenir l'autorisation de procéder à ces recrutements, dont il ne faut pas dissimuler qu'elle est difficile, compte tenu notamment des travaux de la Cour de comptes et de l'enthousiasme limité tant de la direction générale de l'administration et de la fonction publique que de la direction du budget. Nous avons malgré tout obtenu quelques résultats positifs, dont la transformation en ouvriers de l'État des 300 contractuels qui avaient été recrutés précédemment pour la maintenance aéronautique. Ensuite nous avons un plan sur l'ensemble de la LPM pour recruter 400 nouveaux ouvriers. Il nous faut négocier ces recrutements chaque année, et pour 2014 nous en avons obtenus 105. Il convient de rappeler que le bordereau des salaires des ouvriers de l'État reste gelé et que ce gel emporte rémunération de l'ensemble de l'indemnitaire, ce dernier étant proportionnel à la rémunération de base. Objectivement, la seule progression possible de pouvoir d'achat pour cette catégorie repose donc actuellement sur l'avancement.

En ce qui concerne l'ARD, nos outils de reconversion sont assez efficaces, mais nous sommes confrontés à une situation difficile du marché de l'emploi, tant privé que public. Nous ne sommes ainsi qu'à 24 % de nos objectifs de reconversion vers le secteur public pour l'année 2014. Je pense pour autant que notre outil est bon et qu'il nous faut continuer de développer de nouvelles pratiques. Pour avoir pu vérifier que les partenariats avec les grandes entreprises ne sont pas forcément les plus efficaces, je partage vos constats ; au demeurant, chacun sait que les PME-PMI représentent 75 % de l'emploi salarié en France, et c'est ce terrain-là qu'il nous faut labourer le plus assidûment. Chaque pôle de l'ARD s'y consacre en recherchant des partenariats avec des entreprises locales. Pour les officiers, après une longue carrière dans une institution marquée par ses propres codes, il est parfois difficile de se réadapter aux codes d'autres grandes structures. Cette démarche est souvent plus aisée au sein de PME. Il faut donc développer l'idée selon laquelle nos officiers, après avoir été des cadres des armées, peuvent aussi être des cadres de la Nation, principalement dans le tissu de petites et moyennes entreprises. En outre, ils ne sont rebutés par un emploi en province, où ils ont souvent servi pendant l'essentiel de leur carrière.

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