Intervention de Jacqueline Fraysse

Séance en hémicycle du 8 juillet 2014 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificative pour 2014 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacqueline Fraysse :

Permettez-moi de dire que les députés socialistes et verts qui, avec nous, se sont opposés à ces mesures iniques, sont moins frondeurs que fidèles au programme de gauche sur lequel ils ont été élus et qui était également celui de François Hollande. C’est au nom de ces convictions que nous avons déposé des amendements pour supprimer ce gel des prestations sociales, ainsi que pour conditionner la distribution d’argent public aux entreprises et contrôler l’utilisation qu’elles en feront.

À quelques exceptions près, le Gouvernement les a tous rejetés. Il a notamment refusé de ne pas toucher aux pensions de retraite en défalquant le gain attendu de cette mesure, soit moins de 1 milliard d’euros, des 41 milliards accordés aux entreprises. Non, mesdames, messieurs les ministres, votre pacte n’est pas solidaire, car vous reprenez aux retraités l’aumône que vous avez consentie aux salariés. Il n’est pas davantage responsable, car l’effort à fournir pour le financer détruira plus d’emplois qu’il n’en créera, comme l’a montré la rapporteure générale socialiste, en révélant l’étude faite par le ministère des finances.

Ainsi, le diagnostic est sans appel : chômage record et croissance en baisse. C’est ce que confirme notamment la très pessimiste note de conjoncture qui vient d’être publiée par l’INSEE. Mais, face à tous ces travaux et études, le Gouvernement, dans un véritable déni de réalité, poursuit et accentue cette stratégie suicidaire qui conduit notre pays, son économie et ses citoyens, vers des difficultés aggravées. Il a confié les clés du navire au Medef, dont les dirigeants sont davantage préoccupés d’optimisation fiscale que de création d’emplois, mais dont les désirs sont désormais des ordres pour le Gouvernement, comme l’ont encore montré les nouveaux reculs sur la pénibilité et le temps partiel. Ce sont bien eux qui sont dans la surenchère dénoncée par le Président de la République en ouverture de la conférence sociale, et non les syndicats de salariés.

Non, les députés du Front de gauche ne cautionneront pas ces choix politiques catastrophiques. Ils voteront résolument contre ce texte.

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