Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du 8 juillet 2014 à 15h00
Agriculture alimentation et forêt — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Deuxièmement, je voudrais revenir sur les propos particulièrement pertinents qu’a tenus le président de notre commission des affaires économiques. J’ai sous les yeux un avis du Conseil économique, social et environnemental sur la valorisation de la forêt français. Une chose est très claire, qui a déjà été dite, et je sais que c’est un cheval de bataille ancien du président Brottes. Je ne lis qu’un extrait : « Au niveau des professionnels [… ], l’existence de deux interprofessions, FBF pour l’amont et FBIE pour l’aval, constitue indiscutablement un handicap. » Je passe toute une partie de l’explication donnée. Le Conseil économique, social et environnemental « appelle à développer les échanges et les concertations entre elles. Il s’agit en effet, à l’instar de ce qu’ont réussi certains secteurs agricoles, de renforcer, dans l’intérêt national, la cohésion entre toutes les parties concernées afin qu’elles recherchent des solutions communes plutôt que de s’affronter ou de s’ignorer. » Il y a eu beaucoup de progrès qui ont été faits au niveau de ces interprofessions forestières. Ainsi ont-elles cosigné – j’ai apporté le document concerné – des propositions pour la revalorisation de la forêt.

On recherche le regroupement des deux interprofessions, c’est un combat qui est mené, ça demandera du temps, mais elles s’écoutent, elles construisent ensemble. Peut-être est-ce ce que souhaite depuis si longtemps le président Brottes, peut-être qu’un jour on arrivera à un résultat. Vous comprenez cependant que, si on commence déjà, à l’intérieur d’une des deux interprofessions, à atomiser en ouvrant, par une décision législative, de l’extérieur de l’interprofession, la possibilité une section pour telle ou telle catégorie… Ici, ça va être le pin sylvestre ; ailleurs, ce sera le bois d’Auvergne, ou je ne sais pas encore quoi… Il y a un risque réel. À l’heure où il est nécessaire d’uniformiser, on met le doigt dans une forme d’engrenage d’atomisation.

Je voulais appeler votre attention sur cela. Je sais très bien comment cela se passe. Un amendement est déposé, on voudrait le satisfaire, mais on hésite. D’ailleurs, le fait que le ministre s’en remette à la sagesse de l’Assemblée est révélateur de ses possibles hésitations. Peut-être suis-je donc en train de dire tout haut des choses qu’il pense, mais je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête. En tout cas, je voulais vous alerter sur ce problème. Il ne s’agit pas, pour moi, de m’opposer à notre collègue, mais il y a vraiment un risque réel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion