Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du 12 novembre 2012 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Immigration asile et intégration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Regardons la réalité en face. Le modèle d'intégration à la française, au fil des ans, s'est grippé, et la profonde crise financière, économique et sociale qu'affronte notre pays rend nécessaire une forte diminution du nombre des personnes immigrant en France. Le gouvernement socialiste, au contraire, va augmenter dans les années qui viennent, le nombre d'immigrés arrivant en France.

Vous commettez, à cet égard, quatre erreurs.

Première erreur, le Gouvernement ne prend aucune mesure pour piloter la manière dont les consulats attribuent les visas. Il nous paraît nécessaire, à l'inverse, qu'un dialogue avec les pays d'origine permette une vraie politique d'attribution des visas, différente selon les pays, prenant en compte leurs attentes et celles de la France. Il faut lier cette politique d'attribution des visas aux efforts d'aide au développement. Il faut faciliter la circulation des talents, mais il convient surtout de diminuer très fermement les entrées de personnes n'ayant ni travail ni logement.

Deuxième erreur, plus préoccupante encore, le Président de la République ne cherche pas à mettre en oeuvre avec nos principaux partenaires européens une politique coordonnée de réduction de l'immigration. Le pacte européen sur l'immigration et l'asile, adopté en 2008 à l'initiative de la France, à l'unanimité des chefs d'État et de gouvernement des vingt-sept États membres, était une première base, mais il faut passer du pacte aux actes. La France gagnerait à montrer le chemin, au sein d'un G6 regroupant les pays accueillant plus de 80 % des flux migratoires vers l'Europe. C'est dans ce cadre que devraient être définis des objectifs et des moyens d'action communs. Je pense à la création d'un corps de garde-frontières européens, allant au-delà de FRONTEX. Je pense aussi à la définition commune d'une liste de pays d'origine sûrs, pour éviter que la France continue à prendre plus que sa part de la demande d'asile.

Troisième erreur, la lutte contre l'immigration irrégulière est affaiblie par des initiatives contradictoires et désordonnées.

L'administration continue, bien sûr, à lutter contre les filières et à mettre à exécution des décisions d'éloignement, mais vous avez choisi de ne plus fixer d'objectifs chiffrés de reconduite à la frontière. De même, vous ne réduisez pas suffisamment le délai d'examen des demandes d'asile. Un excellent amendement de Benoist Apparu tentera d'ailleurs de répondre à cette difficulté. Vous envisagez des fermetures de centres de rétention et vous allez demander aux préfets, par une circulaire, de régulariser des clandestins. Manuel Valls a d'ailleurs indiqué au Sénat, la semaine dernière que cette circulaire entraînerait une augmentation ponctuelle des régularisations.

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