Intervention de Dominique Orliac

Réunion du 9 juillet 2014 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Orliac :

Je voudrais vous remercier pour votre présence aujourd'hui. J'aimerais revenir sur l'étude, coordonnée par l'InVS sur la surveillance virologique de l'infection au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) avec le laboratoire du Centre national de référence (CNR) du VIH, afin de mieux suivre l'incidence de l'infection VIH et mieux orienter les actions de prévention en apportant des informations sur les populations récemment infectées par cette maladie en France. Selon l'étude publiée en novembre 2013, il y aurait une hausse de 5 % des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2012, avec un chiffre de 6 400 personnes, soit 300 personnes de plus qu'en 2011. De même on constate davantage de découvertes de séropositivité en province qu'en Ile-de-France par rapport à 2011. Les hommes contaminés par rapports hétérosexuels représentent plus d'un quart des découvertes en 2011. Or, ils ont recours au dépistage plus tardivement que les femmes et les homosexuels. Plus de 4 hommes sur 10 ne se font dépister qu'à l'apparition de signes cliniques et ils sont plus souvent diagnostiqués au stade « sida » et à un stade d'immunodépression sévère. Parmi les nouvelles contaminations, on distingue également un groupe important, les migrants. Ce sont les personnes d'origine caribéenne et d'Afrique sub-saharienne qui présentent les taux de prévalence les plus élevés : dans 98 % des cas, les contaminations se font par voie hétérosexuelle. Le rapport mentionne également un faible impact des recommandations d'élargissement du dépistage à l'ensemble de la population. Ainsi, j'aurais voulu vous demander comment vous envisagez l'action de l'InVS pour inciter les hommes hétérosexuels à avoir recours au dépistage plus tôt et plus souvent ? De plus, le dernier bulletin de l'InVS consacré au VIH, indique que pour la première fois depuis 1994, les 18-30 ans ont une moins bonne connaissance des mécanismes de transmission du virus que leurs aînés. Je voudrais donc savoir si vous pensez que la prévention fait également partie intégrante du rôle de l'InVS et si des missions concernant la sensibilisation seraient renforcées sous votre direction.

J'aimerais également revenir sur l'impact sanitaire de l'amiante. Le comité de suivi sur l'amiante créé au sein de la Commission des affaires sociales du Sénat a publié son rapport le 4 juillet dernier. Celui-ci concerne à la fois la problématique de l'indemnisation des victimes et la question épineuse du désamiantage. Les conclusions du rapport révèlent des chiffres inquiétants, selon lesquels l'amiante aura fait 100 000 morts en 2050. Le rapport rappelle également la responsabilité des pouvoirs publics dans la mise en oeuvre du désamiantage sinon celui-ci sera fait dans des conditions catastrophiques et c'est une seconde épidémie qui pourrait se développer, touchant notamment les salariés du bâtiment, les salariés des entreprises de désamiantage, mais aussi les riverains. Rappelons que tous les bâtiments publics et privés construits avant 1997, date de l'interdiction en France de l'amiante, contiennent potentiellement de l'amiante.

Le rapport du Sénat émet plusieurs propositions, notamment sur la protection de la population en renforçant l'information des particuliers sur la gestion des déchets, l'aide aux employeurs publics pour contacter les agents susceptibles d'avoir été exposés à l'amiante et la hausse des effectifs de l'InVS. Ces propositions rejoignent les missions de l'InVS de surveillance de l'état de santé des populations, de veille et de vigilance sanitaire. J'aurais donc voulu savoir comment vous voyiez votre rôle en tant que directeur général de l'InVS et les relations qui pourraient en découler avec le Parlement.

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