Intervention de Manuella Pinto

Réunion du 25 juin 2014 à 14h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Manuella Pinto :

Les questions de financement contraignent aussi les organisations de travail. Aujourd'hui, même si les employeurs souhaiteraient améliorer les conditions de travail des salariés, en termes de pénibilité notamment, cela est difficile compte tenu de la tarification horaire. Un engagement national de développement des emplois et des compétences (EDEC) de branche est actuellement en cours de mise en oeuvre pour les métiers de l'autonomie, avec le soutien financier de l'Etat et de la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). Nous sommes donc en train de mettre en place des dispositifs en vue notamment de piloter les politiques de prévention, mais tant qu'il n'y aura pas plus d'argent disponible pour débloquer les contraintes budgétaires des structures, et donc tant que l'on n'aura pas la possibilité d'agir sur l'organisation du travail, cela deviendra très compliqué d'agir efficacement en matière de prévention.

Pour ce qui concerne les ruptures de contrats, 16 % des licenciements sont liées à des inaptitudes, et cela intervient entre 46 et 50 ans chez des femmes arrivées déjà tardivement dans ce métier, ce qui pose la question de ce qu'elles deviennent ensuite.

Dans le cadre de l'Edec de branche, nous travaillons à cette troisième ou deuxième partie de carrière pour leur permettre d'accéder à d'autres emplois, au sein de la branche ou en dehors de la branche, et en vue de développer les passerelles entre le secteur médico-social et sanitaire, mais il y a là des cloisonnements importants. Par exemple, il y a aujourd'hui un groupe de travail à la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) sur les diplômes d'aides médico-psychologiques et d'assistants de vie sociale, et un autre groupe de travail, au ministère de la santé, concernant la refonte du diplôme d'aides-soignants. Mais nous n'avons pu faire en sorte que ces deux groupes de travail se réunissent et qu'on puisse travailler ensemble – puisque ce sont tous des diplômes de niveau V – à un diplôme avec un socle commun de compétences. Pour les personnes aidées, cela présenterait aussi l'avantage de limiter les séquencements – c'est-à-dire lorsqu'une personne âgée voir arriver le matin l'aide-soignant, l'infirmier, l'aide à domicile, etc. – , ce qui n'est pas non plus satisfaisant en termes de qualité de service.

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