Intervention de Monique Orphé

Réunion du 9 juillet 2014 à 11h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Orphé :

À mon tour, je salue cette troisième conférence sociale, placée sous le signe de la lutte contre le chômage et de la relance de l'apprentissage. Autant de sujets qui m'intéressent en tant que députée ultramarine, car mon département souffre de grandes inégalités liées au chômage et à la faiblesse des revenus. Cela dit, je m'interroge sur la place que fait cette conférence sociale à l'outre-mer, où ces sujets sont de véritables défis.

Permettez-moi de rappeler quelques chiffres. Alors qu'en métropole le chômage est de 10 %, à La Réunion il est de 30 % ; celui des jeunes y atteint 60 % contre 25 % en métropole. C'est dire l'ampleur du défi que nous avons à relever. Avec un tel niveau de chômage, il ne faut pas s'étonner que 42 % de la population réunionnaise vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Différents dispositifs ont été mis en place : emplois d'avenir, garantie jeunes, contrat de génération – qui a du mal à décoller car les entreprises ne jouent pas le jeu, CUI-CAE (contrat unique d'insertion-contrat d'accompagnement dans l'emploi), qui ne sont pas consommés en raison d'un résiduel élevé.

S'agissant de l'apprentissage, nous portons à La Réunion une ambition, mais nos jeunes peinent à trouver un lieu de stage. Lorsque, dans l'hexagone, 7 % de jeunes sortent du circuit scolaire sans qualification, ils sont 15 % à La Réunion. L'apprentissage devrait être un levier pour remettre ces jeunes dans le circuit de l'insertion et de l'emploi.

Les problèmes que nous rencontrons outre-mer sont hors norme, et nous ne pouvons pas appliquer les mêmes remèdes que dans les départements métropolitains. Nous réclamons donc le droit à l'expérimentation pour trouver des solutions qui soient à la hauteur de nos problèmes. Nous prônons également une conférence sociale spécifique à l'outre-mer, qui réunirait entreprises, syndicats et associations, afin de réfléchir sur tous ces sujets et de trouver des solutions adaptées.

Je vous saurais gré, monsieur le ministre, de ne pas faire, comme c'est trop souvent le cas au moment des réponses, l'impasse sur l'outre-mer.

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