Intervention de Nicolas Gaume

Réunion du 18 juin 2014 à 16h00
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

Nicolas Gaume, président du Syndicat national du jeu vidéo :

Nous sommes des industriels de l'immatériel et du digital, et nous sommes atypiques dans la mesure où les mises de fonds dont nous avons besoin sont beaucoup plus significatives que celles qui sont nécessaires à une start-up de taille moyenne. En conséquence de quoi, nous présentons trop de risques pour les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) qui seraient en mesure de traiter le niveau d'investissement dont nous avons besoin, et trop gros pour les fonds communs de placement à risques (FCPR) qui seraient dans notre champ d'action. Et si l'on se tourne vers des outils de financement de bas de bilan, comme ceux que la BPI est en train de mettre en place, on nous fait savoir que notre secteur est trop atypique, trop difficile pour être financé.

Si vous parlez aux dirigeants de ces institutions, des gens parfaitement respectables, ils vous disent que ce n'est pas le cas. Mais dans la réalité, nous n'avons aujourd'hui aucun type de financement adapté, et quand nous essayons d'en mettre en place, nous nous heurtons à des querelles byzantines – pour savoir qui fait quoi et comment. La vérité est qu'il n'y a pas aujourd'hui, en France, de financement en capital dans notre domaine. Il y a bien quelques rares acteurs privés. C'est ainsi que le fonds Ine Invest a investi 3 millions d'euros dans la société Pretty Simple – laquelle est passée en trois ou quatre ans de quelques millions d'euros de chiffre d'affaires à plus de 30 millions, et a créé une centaine de CDI en plein coeur de Paris. Mais c'est malheureusement une exception. Dans le même temps, en Finlande et en Allemagne, des financements beaucoup plus significatifs étaient consacrés au secteur du jeu vidéo. On y créait beaucoup plus d'emplois, alors qu'en France, on en détruisait.

En bref, nous n'avons pas d'outils de financement adaptés et nous présentons un profil de risques assez atypique et donc particulièrement anxiogène pour certains. Mais si c'est une réalité pour nous, ce n'en est pas une en Allemagne, en Finlande, en Corée ou au Canada.

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