Intervention de Pierre Moscovici

Séance en hémicycle du 13 novembre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Tva sociale

Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances :

Vous êtes bien placée, comme moi, pour savoir que les premières victimes de la désindustrialisation sont les couches populaires et les jeunes de France. Si nous avons décidé de mener un effort courageux pour redresser notre compétitivité, c'est d'abord en pensant à eux !

Je veux vous rassurer sur un point, si toutefois vous étiez réellement inquiète à ce sujet : non, nous ne sommes pas les relais d'un quelconque lobby patronal ! Nous dialoguons avec les entreprises, nous écoutons ce qu'elles ont à dire, et nous savons que ce sont elles qui créent de la richesse et de la croissance dans ce pays. Mais, comme vous le savez, nous n'avons pas suivi ceux qui nous appelaient à un choc de compétitivité. Je ne crois pas que tout le patronat soit absolument ravi de ce que nous avons fait, avec vous, dans le cadre du projet de loi de finances rectificative et du projet de loi de finances, notamment pour ce qui concerne les hauts revenus.

Quant à notre pacte de compétitivité lui-même, on ne peut pas dire – et je ne laisserai pas dire – qu'il est la concrétisation des aspirations patronales ! Cela n'est pas le cas à propos du crédit d'impôt compétitivité-emploi, puisque nous demandons des contreparties en termes de créations d'emplois qui seront suivies à la fois au niveau des entreprises et au niveau national. Cela n'est pas le cas à propos de l'augmentation de la TVA : je rappelle que nous avons supprimé la TVA Sarkozy ! Nous n'augmenterons pas la TVA pendant l'année 2013, et nous diminuerons le taux réduit qui touche les classes populaires. (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Sur certains sujets, nous pouvons faire des choix différents. Le Gouvernement a, pour sa part, décidé de s'attaquer avec courage au déficit de compétitivité français. (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.) Nous partageons cependant une chose : je vous demande de faire confiance au Gouvernement sur ce point. Nous redressons le pays, mais nous gardons toujours au coeur une valeur que nous partageons, une valeur qui motive vos combats aussi bien que les nôtres : la justice ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

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