Intervention de Paul Giacobbi

Réunion du 20 août 2014 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Giacobbi :

Je vous sais gré, monsieur le ministre, de votre lucidité, qui vous a fait désigner ce « califat » comme le plus grand ennemi qui soit. Une évolution conceptuelle radicale a eu lieu : alors que le califat d'il y a mille ans était le symbole de la culture, de la science et de la tolérance, y compris à l'égard des autres religions, nous sommes confrontés aujourd'hui à un califat de la barbarie. La soudaineté du succès de l'État islamique n'est pas due qu'à une victoire tactique : d'une nébuleuse relativement primitive et désorganisée, Al Qaida, on est passé à une entreprise structurée, apte à conquérir toute l'Oumma, la communauté des croyants musulmans, quitte à tuer ceux qui n'acceptent pas d'y entrer. Autrement dit, la Bretagne est concernée elle aussi…

Des armes vont donc être livrées en Irak, mais à qui ? Souvent, de tels envois se retrouvent dans d'autres mains que celles qui avaient été souhaitées. Quand ces expéditions se feront-elles ? Et encore : s'agit-il, ou non, d'armes létales, d'équipements sophistiqués ? Enfin, qu'attend-on de ces fournitures d'armes ? Outre l'imposition de sanctions, dont l'efficacité est avérée, il existe trois manières de faire la guerre : avec des troupes terrestres, ce qui est exclu ; par des frappes aériennes, ce qui peut avoir un effet mais qui ne règle rien sur le plan politique comme on le voit en Libye ; en troisième lieu, en livrant des armes. Mais dans ce cas, quelle est la stratégie suivie, et comment se fera la coordination avec les frappes aériennes ?

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