Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 16 septembre 2014 à 21h30
Lutte contre le terrorisme — Article 1er

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Si nous acceptons ces considérations, nous nous privons de la possibilité de prévenir et d’empêcher ces jeunes de commettre de tels actes, mais surtout d’engager avec eux un dialogue afin de les protéger et de les préserver de ce risque.

Il faut à un moment donné dire les choses clairement : rien ne peut légitimer de tels basculements. Et puisque nous sommes tous attachés, dans cet hémicycle, aux principes fondamentaux que sont les droits de l’homme, la tolérance, le respect de l’autre, nous devons absolument faire en sorte que ces valeurs soient placées au-dessus de tout, non pour refuser d’écouter, de comprendre, d’aider et d’accompagner, mais pour dire simplement que rien, jamais, ne pourra justifier les pires atrocités.

Le troisième point que je souhaite aborder concerne la sécurité, la prévention et nos actions en ce sens. Je ne veux pas alimenter la polémique sur de tels sujets et je pense que nous serions mal inspirés d’expliquer que les uns ont bien agi mais que les autres ne l’ont pas fait. Je veux juste rappeler que, dans le ministère dont j’ai la charge, on a supprimé 13 000 postes entre 2007 et 2012, en grande partie dans les services de renseignement qui ont la charge d’assurer la prévention dans ces domaines. Mais nous avons pris la décision, notamment grâce à l’installation de la DGSI, de créer 406 postes afin de donner aux services de renseignement les moyens de procéder aux investigations et aux enquêtes qui relèvent de leur compétence. Ces services réalisent un travail remarquable : aujourd’hui même, ils ont procédé à un certain nombre d’arrestations utiles au regard des objectifs que nous poursuivons.

Sur de telles questions, évitons de nous faire des procès au motif qu’il y aurait d’un côté les partisans de la fermeté, désireux de protéger les Français, et de l’autre les laxistes. Le projet de loi que nous vous présentons, les mesures que nous prenons et les moyens dont nous dotons l’administration témoignent de ce que, sur cette question, l’unité nationale vaut mieux que les vaines polémiques.

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