Intervention de Serge Letchimy

Réunion du 11 septembre 2014 à 11h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy, vice-président et rapporteur :

Nos performances sont relativement faibles en matière de recyclage alors que pratiquement toute la Martinique est couverte en collecte : la collecte est prise en charge, par les communautés d'agglomération, de manière de plus en plus régulière. Nous sommes passés au stade du tri sélectif, alors qu'il n'y avait auparavant que la collecte pure et simple. Nous avons mis en place des bornes, qui sont rapidement devenues très sales, avec beaucoup d'amoncellements, et nous avons donc engagé le tri sélectif à domicile ; c'est actuellement ce que pratiquent la plupart des communautés. Nous sommes également allés vers le tri avec déchetterie. Les campagnes de sensibilisation existent. Nous menons en outre un gros travail sur l'élimination des décharges où tout est jeté sans distinction.

Compte tenu de tout cela, il est surprenant que nos résultats soient trois fois inférieurs aux résultats nationaux. Ne devons-nous pas aussi faire l'inventaire des outils intermédiaires, communication, sensibilisation… ? Vous avez pris l'exemple du verre : il conviendrait de dresser un inventaire détaillé permettant d'élaborer un plan d'action au niveau du territoire et pas seulement de la communauté, car cette dernière échelle poserait un problème d'efficacité. Notre raisonnement est celui de l'économie circulaire : au bout de la chaîne, c'est elle que nous souhaitons privilégier. Nous pouvons trouver un axe qui donne tout son poids à une stratégie d'économie circulaire au-delà de la simple élimination des déchets. Or le raisonnement « économie circulaire » n'existe pas vraiment ; ce qui existe, ce sont des interrogations sur la manière de rendre le tri plus performant, un raisonnement comptable plutôt qu'un raisonnement de stratégie économique. Peut-être conviendrait-il d'introduire dans la loi un amendement sur des plans d'action régionaux de l'économie circulaire.

Ensuite, vous n'avez pas du tout évoqué le problème des interconnexions. Vous avez parlé de massification, mais si celle-ci n'a lieu que sur un seul territoire, cela ne va pas. Il faut que cela se passe entre territoires : Mayotte-Réunion, Martinique-Guadeloupe, et mieux encore Martinique-Guadeloupe-Sainte-Lucie-Dominique, Martinique-Guadeloupe-Mexique. Réexporter en Europe présente un coût écologique, un coût POSEI car le Programme d'options spécifiques à l'éloignement et l'insularité finance… Puisqu'il est ridicule de réexporter à Paris, il serait intéressant de développer des marchés mutualisables, avec, bien sûr, une réglementation adaptée ; aujourd'hui, eu égard aux questions de conformité entre règles du tri à Sainte-Lucie et en Martinique, par exemple, nous n'y sommes pas encore.

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