Intervention de Huguette Bello

Réunion du 11 septembre 2014 à 11h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Il s'agit d'un problème éminemment politique, dans le sens noble du terme, car cela concerne, comme vous l'avez dit, la vie de la cité. À vous entendre, je comprends aussi que vous n'êtes pas partisan de l'incinérateur mais plutôt du tri sélectif.

Il s'agit, de même, d'un problème fondamental d'éducation. Notre société consumériste doit prendre conscience qu'elle risque d'être submergée de déchets, et que pour l'éviter il faut éduquer. Les enfants, à l'école, sont de merveilleux communicants. Quand j'étais maire, j'ai conduit des expériences dans des écoles, qui ont reçu un label. Beaucoup de choses ont été accomplies à la Réunion, qui compte deux stations performantes, celle de Sainte-Suzanne et celle de Saint-Pierre. Mais il reste encore beaucoup à faire pour éveiller l'esprit citoyen.

Les îles, que ce soit la Polynésie ou les Caraïbes, comptent fortement sur l'industrie du tourisme. Comment faire vivre le tourisme si la saleté est partout, si, à 3 069 mètres au sommet de notre fameux Piton des neiges, il faut aller ramasser les ordures en hélicoptère parce que les randonneurs n'ont pas la conscience de rapporter leurs saletés ? Autour des bornes à verre, faute d'un ramassage conséquent, les ordures s'entassent. Dans la zone ouest de la Réunion, le ramassage est devenu moins fréquent, et le résultat est affreux.

Des personnes ont commencé à mettre en place ce que l'on appelle des « ressourceries », où l'on reprend les tissus. Je regrette qu'il n'existe pas de bornes pour les piles. En Hollande, on a donné des poules aux gens pour qu'elles mangent les pelures d'oignon, on a placé des composteurs là où il y a des jardins. Je souhaiterais davantage de projets de cette nature. Tout a un coût mais de telles initiatives, ressourceries, transformation des déchets – avec les bouchons de bouteille on peut fabriquer des fauteuils roulants –, créent aussi, comme vous l'avez dit, des emplois. Il convient donc, vous avez raison, d'informer les gens sur les suites du tri. Je comprends que vous alliez voir dans les poubelles comment les gens ont trié leurs déchets. Dans nos pays sinistrés par le chômage, cette filière crée de l'emploi.

On ne peut pas ne pas s'intéresser aux conséquences de notre société d'hyperconsommation. On a souvent parlé de la « France moche », avec les grands supermarchés, et pensons de même à toutes les forêts abattues pour faire du papier. Quant à la mer, elle est polluée par des quantités de plastiques, qui tuent les bêtes, d'ailleurs. On sait aussi que certains produits sont trop emballés : on ne peut plus acheter un yaourt, ou plutôt on le pourrait mais on ne le sait pas, et on achète tout un paquet. Il est indispensable de transformer.

Nos concitoyens sont sensibles à ces questions, car ils n'aiment pas la saleté. Néanmoins, ils produisent de la saleté. Ils n'aiment pas que ce soit sale mais ils ne trient pas. Il faut éveiller la conscience de tout un chacun au respect de l'environnement. Je suis donc très contente de vous entendre. Il faudrait que vous veniez aussi chez nous pour que les élus vous entendent. Il faut véritablement mettre en place une éducation à l'environnement, au tri. La quantité de choses que nous jetons est monstrueuse. Il y a énormément de progrès à faire.

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