Intervention de Laurent Fabius

Séance en hémicycle du 14 novembre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Syrie

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères :

Monsieur le député, on compte 40 000 morts dans le conflit syrien, des centaines de milliers de réfugiés, tandis que le malheur s'étend à de nombreux pays voisins.

La décision prise le 11 novembre dernier, à Doha, de réunir l'ensemble des forces d'opposition au sein d'une institution appelée Coalition nationale syrienne est, pour la première fois depuis très longtemps, une lueur d'espoir. Sur tous les bancs de cette assemblée, les députés insistent depuis très longtemps, à juste raison, pour que, dans le drame syrien, face à Bachar Al-Assad, l'opposition puisse se réunir. Ce n'était pas possible pour toute une série de raisons ; désormais, c'est fait. J'ai moi-même rencontré le nouveau responsable de la Coalition nationale syrienne. Il est invité à Paris où il se rendra dans les jours qui viennent.

Cette décision ouvre de nouveaux champs sur au moins trois plans. Sur le plan humanitaire d'abord, les fonds vont pouvoir converger vers un organisme unique pour aider les réfugiés de l'intérieur et de l'extérieur. Ensuite, le travail est désormais accompli pour que les différentes forces armées puissent se rassembler. Enfin, et ce point est décisif, conformément à la demande qui était déjà la nôtre au mois d'août, il va y avoir un gouvernement uni provisoire des forces d'opposition en Syrie.

En conséquence, il était excellent que, par la voie la plus autorisée, celle du Président de la République, la France, dans une attitude qui a déjà été la sienne à d'autres périodes de son histoire, soit la première puissance d'Europe à reconnaître la légitimité de la Coalition nationale syrienne pour représenter le peuple syrien. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

1 commentaire :

Le 17/11/2012 à 10:38, chb17 a dit :

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Ce sont des applaudissements de la gauche qui accueillent cette annonce par Laurent Fabius de sa volte-face sur le CNS, à la remorque de l'OTAN et des pétromonarques alliés. Ecoeurant. La France serait « la première puissance d'Europe à reconnaître la légitimité de la Coalition nationale syrienne pour représenter le peuple syrien » : est-ce une démocratie que nous mettrions ainsi en place ! ?

Récapitulons. La France était prête à reconnaître comme gouvernement « légitime » un ramassis d'expatriés qu'elle cornaque à grands frais depuis des mois pour couvrir un coup d'état contre B al Assad (notre ami il y a quelques mois). Ce CNS a eu successivement comme leader-marionnette un universitaire musulman (parisien depuis 30 ans), puis un inconnu kurde, puis un chrétien peu regardant sur la vie des catholiques, orthodoxes, maronites, arméniens, etc en Syrie.

Un profond remaniement de la structure, sous les auspices d'un Qatar certes riche mais pas du tout démocratique, la rendrait magiquement légitime, sous les applaudissements de nos élus ?

Que nos députés soient dupes d'un tel cynisme impérialiste est étrange : http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Louis_Denghien.141112.htm

Le fait est que ça sent le gaz : http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Nasser_Charara.151112.htm

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