Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 7 octobre 2014 à 21h30
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Oui, c’est parce que ce sont les lobbies qui font la politique de la France à la corbeille que nous en sommes arrivés là.

Lorsque l’on nous explique que, parce que l’on réduirait le nucléaire à 50 %, cela éliminerait le problème des déchets, c’est encore prendre l’honnête homme pour un sot, parce qu’il sait que, de toute manière, quelle que soit la part du nucléaire dans le mix électrique français, nous aurons des déchets, et donc que nous devrons les traiter.

Ne venez donc pas expliquer que le nucléaire entraînerait toute une série de problèmes parce que vous refusez de les traiter dans ce projet de loi.

Enfin, je suis stupéfait de voir que, dans cet hémicycle, à l’aube du XXIe siècle, alors que nous sommes la cinquième puissance mondiale au plan économique, on veut décider de la politique stratégique d’une entreprise cotée en bourse. À force d’entendre expliquer qu’EDF devrait faire ceci ou cela, j’en viens finalement à me demander s’il ne s’agit pas en l’occurrence d’une loi de renationalisation d’EDF ! On nous explique que nous ne pouvons pas décider du parc de centrales parce que ce n’est pas au Parlement de le faire, et la plupart des arguments de Mme le ministre ont porté sur la politique stratégique d’EDF.

EDF est une entreprise cotée en bourse, il y a des actionnaires minoritaires qui ont le droit de voir cette entreprise faire des bénéfices. Tout mécanisme de destruction de la valeur enclenchée par ce Parlement aura donc des conséquences sur les comptes de cette entreprise, qui ne demande qu’à vivre.

Quoi que vous affirmiez, il n’y a pas de débat. Nous avons essayé de l’entamer sérieusement en expliquant que le vrai problème, c’était le rythme, à savoir la date de 2025. À chaque fois, vous nous avez reproché d’être arc-boutés sur la défense du nucléaire, d’être pour le statu quo. Vous ne voulez pas écouter. Et comme vous ne voulez pas écouter, vous ne voulez pas discuter. C’est pourquoi il n’y a pas de débat. La majorité monologue avec elle-même sur l’avenir de l’énergie. C’était le cas en commission. Malheureusement, c’est encore le cas ce soir dans l’hémicycle.

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