Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 14 octobre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

La démonstration de Charles de Courson était formidable, et je veux dire à Éric Alauzet qu’elle n’ était pas injuste : relisez en effet nos propositions.

Lorsque le Premier ministre nous a annoncé que le programme de stabilité comporterait un plan d’économies de 50 milliards, l’UDI s’est majoritairement abstenu : nous vous avons offert la possibilité de nous démontrer que vous pourriez faire un tel montant d’économies.

On sait maintenant – je ne fais qu’exprimer une vérité – que, s’agissant du projet de budget et des 21 milliards d’euros d’économies annoncées, le compte n’y sera pas. Je l’avais dit à Manuel Valls et nous en avons la preuve aujourd’hui. Le Gouvernement n’a pas répondu à Charles de Courson car il sait ce qu’il a dit est parfaitement vrai. Tout à l’heure, vous avez reproché à Valérie Pécresse de ne pas documenter les économies ; pour notre part, nous faisons de vraies propositions.

Je veux dire aussi à Éric Alauzet que nous n’avons jamais prétendu qu’il fallait faire 50, 80 ou 100 milliards d’économies – pas le moins du monde – car nous savons parfaitement qu’il sera très difficile d’aller chercher les 50 milliards. Vous devez dire la vérité aux Français : ces 50 milliards ne seront pas au rendez-vous. Cela vous gêne que l’on vous assène cette vérité. Pourtant, lorsque les choses n’allaient pas sous la précédente législature, nous le soulignions avec la même force auprès de la majorité d’alors.

Nous n’avions pas voté le précédent projet de loi de programmation des finances publiques 2012-2017. Sans prendre aucune mesure correctrice, vous nous sortez un nouveau projet pour 2014-2019, et tout va bien : on casse le thermomètre afin que la température baisse. Pas vu, pas pris, pensez-vous, mais c’est trop sérieux : on parle à la France, aux Français, et la crédibilité de la parole publique est engagée. J’aimerais vous dire bravo pour les 21 milliards, mais ils ne seront pas là. Vous verrez, dans les comptes de l’année prochaine, qu’il n’y aura que 8 ou 9 milliards.

Telle est la raison de cette motion de rejet préalable que Charles de Courson a défendue avec la précision qu’on lui connaît, sans esprit partisan, mais simplement avec l’oeil du technicien avisé – qualité que chacun lui reconnaît sur tous les bancs depuis de longues années.

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