Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 15 octobre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre daech

Manuel Valls, Premier ministre :

Elles procèdent à des opérations de reconnaissance, d’identification et de frappe contre les terroristes du groupe Daech. Le Président de la République, comme vous l’avez rappelé, a décidé de renforcer le dispositif militaire engagé en Irak. Ce renforcement est désormais effectif, avec l’arrivée de trois Rafale supplémentaires, ce qui porte le total à neuf, ainsi que des moyens accrus de renseignement et une frégate.

Les opérations se poursuivront aussi longtemps que nécessaire pour réduire les capacités de Daech et permettre à l’armée irakienne de reprendre le dessus.

La France intervient avec les États-Unis dans le cadre d’une large coalition internationale qui comprend d’abord des pays arabes, et des partenaires européens dont il convient de saluer la décision de contribuer militairement aux actions menées en Irak. La participation de l’Australie à la coalition et la décision du Canada de la rejoindre prochainement démontrent également que le combat contre Daech englobe un nombre croissant d’États confrontés aux défis et aux menaces de ce groupe terroriste, et vous savez la nature de cette menace.

Monsieur Le Roux, vous l’avez dit avec des mots très forts, à Kobané, ville frontalière avec la Turquie, ce combat se déroule sous les yeux de la communauté internationale et met en relief l’impérieuse nécessité de poursuivre notre action avec la plus grande détermination. De nombreuses villes dans la région, en Irak comme en Syrie, livrent loin des caméras une bataille désespérée contre la progression des forces jihadistes ou contre celles du régime de Bachar El-Assad.

Par ailleurs, vous savez que nous soutenons les Kurdes au Kurdistan par l’aide humanitaire et la livraison d’armes. Parallèlement à nos actions en Irak, la France agit pour permettre à l’opposition syrienne modérée, en particulier celle représentée par l’Armée syrienne libre, de reprendre du terrain à Daech. L’action que nous menons en Syrie est complémentaire des opérations militaires que mènent sur ce théâtre les forces américaines et les pays arabes.

Comme l’a souligné hier devant vous le ministre des affaires étrangères, tous ceux qui sont en position d’agir sur le terrain doivent le faire immédiatement, le plus vite possible. La coalition, tout d’abord, doit le faire par des frappes pouvant entraver Daech. Elles ont commencé, mais leur rythme doit s’accroître.

Pour répondre directement à votre question, la France est favorable à l’instauration d’une zone tampon, d’une zone de sécurité. Enfin, je le dis avec beaucoup de force dans cette assemblée, nous appelons la Turquie à prendre toutes ses responsabilités et toutes les mesures qui s’imposent face à un adversaire qui, en s’emparant de cette ville, contrôlerait un verrou stratégique dans la région.

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