Intervention de Bernard Accoyer

Séance en hémicycle du 18 juillet 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2, amendement 276

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Accoyer :

Madame la présidente, je souhaite répondre à M. le rapporteur général, car certains de ses mots sont certainement allés au-delà de sa pensée.

Par cet amendement, nous, députés de l'opposition, nous voulons parler du fond. Le fond, c'est que vous avez décidé de vous en prendre au dispositif de défiscalisation et d'exonération de charges sociales des heures supplémentaires. Vous voulez les décourager. Vous voulez donc qu'il y ait moins d'heures supplémentaires : vous le dites dans votre propre discours. Vous pensez toujours qu'il faut partager le travail. Mais ça ne marche pas comme ça ! (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

Dans la vraie vie, cela ne se passe pas comme ça ! Dans l'entreprise, on se bat pour arracher un marché : qu'on l'ait ou qu'on ne l'ait pas, il faut pouvoir réagir immédiatement. Si le lendemain, on ne l'a plus, il faut aussi pouvoir, sans licencier, conserver sa capacité à produire, c'est-à-dire le savoir-faire des ouvriers et de tous ceux qui assurent la marche de nos entreprises.

Vous êtes à l'opposé des réalités de la vie économique, vous êtes dans l'utopie socialiste des années 1980 ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

C'est d'ailleurs toujours le même refrain : en 1983, vous avez abaissé l'âge de la retraite, en étant les seuls au monde à le faire, alors que partout ailleurs on l'élevait. Vous avez diminué le temps de travail hebdomadaire, vous avez recommencé en 2000 avec les 35 heures, vous venez de recommencer avec le retour à la retraite à 60 ans, et vous recommencez encore aujourd'hui en dissuadant de recourir aux heures supplémentaires, cet assouplissement indispensable du carcan unique au monde que constituent les 35 heures ! C'est depuis l'instauration des 35 heures que la compétitivité française s'est effondrée, que la balance des paiements est devenue défavorable et négative. Vous portez cette responsabilité, et vous l'aggravez encore aujourd'hui. C'est pour cette raison qu'il faut évidemment revenir sur cette disposition du projet de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Vives exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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