Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 7 novembre 2012 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous avons le plaisir d'accueillir M. Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement qui vient aujourd'hui pour la première fois devant notre commission, et que je remercie de sa présence.

Nous savons tous combien la politique d'aide publique au développement (APD) est une composante essentielle de notre diplomatie : avec 9 milliards d'euros par an, elle représente en effet un effort important pour notre pays qui est le quatrième donateur, en volume, des pays membres de l'OCDE.

Au-delà de cet aspect quantitatif, les problématiques de l'aide au développement ont beaucoup évolué ces dernières années. Nous sommes face à des enjeux globaux, pas seulement économiques et sociaux mais, aussi, climatiques, sanitaires, liés à la sécurité alimentaire etc. Une telle situation n'a donc guère de rapport avec l'APD telle qu'elle était il y a une soixantaine d'années, lorsque les pays auxquels nous nous adressons aujourd'hui obtenaient leur indépendance.

Nous souhaiterions, monsieur le ministre, que vous présentiez les grandes lignes de votre politique. Lundi dernier, vous avez ouvert les Assises du développement et de la solidarité internationale dont vous nous avez présenté les orientations en commission élargie. Vous avez indiqué vouloir débattre à cette occasion des questions de transparence, d'efficacité, de cohérence des politiques menées. Tout ceci nous semble excellent mais nous demeurons encore un peu perplexes quant à la nature des progrès qui pourront être réalisés en ce sens.

Ainsi les pays du Golfe viennent-ils de s'engager à prêter au Maroc, l'un de nos partenaires privilégiés, 5 milliards d'euros sur les cinq prochaines années. Cela a-t-il donné lieu à une forme de coordination avec nous ? Risque-t-on d'être évincés ? Bref, comment analysez-vous cette nouvelle forme d'aide ?

De la même manière, à Deauville, les pays membres du G 8 avaient annoncé une aide de 40 milliards pour les pays du « printemps arabe ». Outre que nous avions alors le sentiment qu'il s'agissait d'une addition de mesures promises depuis longtemps, cette somme, même si elle est considérable, demeure très inférieure à l'aide de l'Union européenne en direction des pays d'Europe centrale et orientale. L'Union européenne, en particulier, est-elle donc à la hauteur des enjeux liés au succès de ces révolutions, auquel nous avons tous intérêt ?

Enfin, le Mali a reçu en moyenne un milliard de dollars d'aide par an depuis plusieurs années pour aboutir à la situation que nous connaissons et que nous déplorons tous. Quelle peut être la contribution de notre aide au développement pour le Sahel afin d'oeuvrer à la stabilisation de cette région ?

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