Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du 29 octobre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Je remercie tout d’abord M. le ministre d’avoir répondu et avancé des arguments. En effet, derrière le consensus sur ce sujet, se cache peut-être une forme de tabou. Et d’ailleurs, au cours des auditions, un ancien chef d’état-major des armées est allé jusqu’à parler de « fouler le sol sacré » si jamais l’on débattait de la dissuasion nucléaire, ce qui m’a étonné de la part d’un homme que je pensais devoir être rationnel, de par ses études, très poussées, et les fonctions très importantes qu’il a exercées. Il l’a du reste reconnu dans la suite des discussions.

Plus sérieusement, chers collègues, je pense qu’il est utile que nous ayons, au moins pendant quelques minutes, ce débat à l’occasion de notre amendement. Il faudrait bien sûr le poursuivre dans les années qui viennent. Ce n’est pas que nous proposions le démantèlement ; certes, nous sommes favorables à un désarmement à terme, monsieur Meunier, mais ici nous soulevons un point concret et, dans les propos du ministre, j’ai noté des choses intéressantes, qui montrent que l’argumentation peut être retournée.

Ainsi, parler de contraintes pour les défenses adverses laisserait à penser que l’armement nucléaire aéroporté a vocation à être utilisé. On passerait alors de la dissuasion à un autre stade. Or cela ne me semblait pas faire partie de la doctrine française. Quant à l’argument du faible coût, c’est pour souligner à quel point c’est cher dans d’autres domaines, et je crois que nous sommes d’accord sur les chiffres par rapport aux 3,5 milliards consacrés à la dissuasion nucléaire.

Quant aux propos tenus par le chef d’état-major de l’armée de l’air, et que vient de rapporter M. Bridey, nous avons dit en commission qu’ils n’étaient étayés par aucun élément concret…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion