Intervention de Philippe Gomes

Séance en hémicycle du 3 novembre 2014 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Administration générale et territoriale de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomes :

Il faut savoir se montrer objectif, mon cher collègue.

Hélas, après cette petite bonne nouvelle, d’autres mauvaises nouvelles émaillent ce budget.

Le rayonnement de la France tient aussi – cela a déjà été dit – à notre capacité à développer l’éducation. Nous avons déjà exprimé, en commission, notre inquiétude quant à la baisse de 2 % des moyens dévolus à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, à Campus France et à l’Institut français. De la même manière, nous constatons que les crédits affectés aux bourses attribuées aux meilleurs étudiants étrangers – qui sont un des outils de rayonnement les plus efficaces de notre diplomatie culturelle et scientifique – baissent.

Nous constatons pourtant quelques bonnes nouvelles dans ce budget. La première est le rattachement du commerce extérieur et du tourisme : nous saluons cette avancée vers une diplomatie économique plus pertinente et plus efficace.

Nous partageons l’objectif de passer de 85 millions de touristes en 2013 à 100 millions en 2020, même s’il apparaît particulièrement ambitieux. Nous appelons l’attention du Gouvernement sur la nécessité de ne pas rééditer la cacophonie à laquelle nous avons assisté sur la taxe de séjour. Est-il utile de rappeler que, si notre taxe de séjour est plus faible que celle appliquée dans la majeure partie des pays européens, notre taux de TVA et le niveau de nos cotisations sociales y sont plus élevés ? Dès lors, si elle venait à être revalorisée, la France serait la destination touristique la plus taxée en Europe. C’est déjà le pays le plus taxé dans un certain nombre de domaines, inutile d’ajouter une étoile supplémentaire à notre blason.

L’autre bonne nouvelle est le programme consacré à la Conférence des parties de Paris Climat, ou COP 21. En ces temps budgétaires contraints, les crédits importants alloués à ce programme sont justifiés. La France ne peut se permettre de ne consacrer à cette conférence sur le climat qu’un budget au rabais ! Mais le Gouvernement ne devra pas sous-estimer l’importance de cette conférence. Il est urgent qu’une politique environnementale digne de ce nom soit mise en oeuvre, car la loi sur la transition énergétique ne suffit pas. Je rappelle que c’est grâce au Grenelle de l’environnement que la France a pu disposer d’un crédit de confiance non négligeable et être alors moteur dans la négociation ayant abouti à l’adoption du paquet climat-énergie de l’Union européenne en 2008.

Pour conclure, mes chers collègues, les députés du groupe UDI voteront contre les crédits de la mission « Action extérieure de l’État ». Il importe que ces crédits permettent à la France de continuer à grandir à l’échelle internationale. Or, tel n’est pas le cas.

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