Intervention de Huguette Bello

Séance en hémicycle du 4 novembre 2014 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

En août dernier, le secrétariat d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche a publié, pour la deuxième année consécutive, les taux de réussite par université.

Cette évaluation montre que l’échec reste massif en première année. Elle confirme que les écarts persistent selon les baccalauréats, et que les bacheliers technologiques et professionnels enregistrent les taux de réussite les plus faibles.

À la Réunion, en dépit des aides à la réussite proposées par l’université, les résultats globaux demeurent en deçà des taux nationaux : toutes filières confondues, le taux de réussite des étudiants en L1 ne dépasse guère les 20 %.

Ce pourcentage est dû en partie aux caractéristiques de cette jeune université, qui accueille un nombre très important d’étudiants boursiers. Mais il s’explique surtout par l’inadéquation entre l’offre de formation et les publics étudiants. Trop souvent, le choix d’une formation se fait par défaut, et le phénomène s’est aggravé durant ces dernières années.

Faute de places dans les sections de techniciens supérieurs et les instituts universitaires de technologie, les bacheliers technologiques et professionnels s’inscrivent à l’université, où leur taux de réussite en L1 est dramatiquement faible : 7 % pour les premiers et 1 % pour les seconds – oui, mes chers collègues, sur 100 jeunes, un seul passe en deuxième année.

L’Université de la Réunion est sans doute le seul établissement à accueillir autant d’étudiants titulaires d’un baccalauréat général que de bacheliers technologiques et professionnels. C’est l’université qui, en France, accueille le plus de bacheliers professionnels.

La loi de 2013 relative à l’enseignement supérieur a prévu des quotas pour que les STS – sections de technicien supérieur – et les IUT retrouvent leur vocation initiale et ne soient plus destinés quasi-exclusivement aux bacheliers généraux. Nous avons approuvé l’adoption de cette disposition. Mais outre les questions soulevées par l’excellent rapport de notre collègue Sandrine Doucet, son application à la Réunion se heurte aux capacités d’accueil limitées des sections existantes, mais aussi au nombre insuffisant de filières professionnelles et technologiques.

Pour qu’à la Réunion aussi, la démocratisation de l’enseignement supérieur s’accompagne de la réussite du plus grand nombre, il est devenu urgent de développer l’IUT de la Réunion, qui ne propose que cinq qualifications diplômantes, et d’augmenter l’offre de formations et de places de BTS – brevet de technicien supérieur.

Les jeunes Réunionnais peuvent-ils compter sur votre soutien, madame la secrétaire d’État ?

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