Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 5 novembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Défense de la laïcité

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

C’est bien ce gouvernement qui, à l’école tout particulièrement, laquelle doit en effet être préservée, a introduit une charte de la laïcité ! C’est bien ce gouvernement qui est en train de préparer un enseignement de la morale laïque pour tous les enfants de France ! C’est bien ce gouvernement qui a installé dans chaque académie un « référent laïcité » et une formation destinée aux enseignants pour les renforcer en la matière ! Nous faisons donc de la laïcité en pratique.

Monsieur le député, contre le prosélytisme quel qu’il soit – religieux, politique ou philosophique –, nous agissons avec fermeté. Je confirme ici que la circulaire Chatel que vous avez évoquée continuera à être utilisée par les personnels de l’éducation nationale lorsqu’il s’agira de s’opposer à des comportements de ce type.

Hors de ces comportements prosélytes, faut-il interdire par principe à une maman portant le foulard d’accompagner ses enfants en sortie scolaire ?

19 commentaires :

Le 06/11/2014 à 16:12, laïc a dit :

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La morale laïque, elle existe déjà, il n'y a qu'à enseigner les fables de La Fontaine et leur morale pleine de bon sens, comme cela se faisait dans l'ancien temps déjà, le PS vient d'inventer la poudre... Le problème, c'est qu'il veut faire de la morale sans La Fontaine, on imagine le pire...

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Le 10/11/2014 à 15:50, laïc a dit :

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"Monsieur le député, contre le prosélytisme quel qu’il soit – religieux, politique ou philosophique –, nous agissons avec fermeté."

Il y a des cours au lycée qui ont pour nom "cours de philosophie". Et il faut bien reconnaître que dans ces cours la liberté de pensée, à savoir celle de critiquer selon des critères de bons sens et de vérité, est totalement absente. Les profs enseignent les "grands auteurs" comme si leurs textes étaient des vérités éternelles, et à partir desquels toute dissertation dite "philosophique" doit être bâtie. Ce refus de libre réflexion accordée aux élèves, ce déni de critique des "grands auteurs" peuvent être vus comme du prosélytisme philosophique, dont on attend qu'il soit combattu par le gouvernement. Seuls les textes littéraires peuvent apporter un soutien à la vraie pensée, à la vraie réflexion, car ils exposent des situations concrètes et ancrées dans la réalité sociale, morale et psychologique de leur temps, et non pas ces textes délibérément abstraits et incompréhensibles des dits "grands philosophes", qui n'ont de grand que leur éloignement d'avec la vérité et les données de l'expérience.

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Le 16/03/2015 à 13:02, laïc a dit :

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"C’est bien ce gouvernement qui, à l’école tout particulièrement, laquelle doit en effet être préservée, a introduit une charte de la laïcité ! C’est bien ce gouvernement qui est en train de préparer un enseignement de la morale laïque pour tous les enfants de France ! C’est bien ce gouvernement qui a installé dans chaque académie un « référent laïcité » et une formation destinée aux enseignants pour les renforcer en la matière ! Nous faisons donc de la laïcité en pratique."

Analysons soigneusement ce que Mme la ministre de l'éducation nationale appelle "la laïcité en pratique".

Elle parle de :

1 - une charte de la laïcité : une charte, c'est théorique, je l'ai lue, on nage dans l'abstrait, il n'y a pas d'exemples pratiques pour expliquer la théorie. Par exemple, l'article 9 de cette charte : " La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations". Mais quoi de plus discriminant que ces doubles ou triples menus proposés dans les cantines scolaires, et quoi de plus violent pour les enfants que d'être brutalement mis en face de la ségrégation religieuse, à un âge où le mot de "fraternité" a le plus de chances d'avoir un sens réel ? L'enfant est également mis en face de la violence d'avoir à affronter la colère de sa famille s'il se "trompe" de menu, et s'il l'avoue ensuite. La paix et la sérénité veulent que l'enfant ne puisse pas se déterminer librement, et ainsi qu'il n'ait pas à subir la violence de sa famille si elle apprend son refus de se conformer à la coutume religieuse. C'est l'Etat qui assumera ainsi la violence de la famille, et ce sera plus difficile pour elle de l'exercer contre un tel adversaire que de s'en prendre à un petit enfant sans défense.

2 - la morale laïque : là encore, on nous parle d'une intention, sans mettre en valeur un seul exemple de ce que serait pratiquement cette morale.

3 - un référent laïcité : ce référent est une personne mais que va-t-elle faire concrètement ? On ne sait pas, un titre n'est pas suffisant pour défendre réellement la laïcité.

Donc tout cela ne permet pas de dire que "nous faisons donc de la laïcité en pratique". Parler de laïcité, ce n'est pas faire de la laïcité en pratique

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Le 17/03/2015 à 14:31, laïc a dit :

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Voici un article du Figaro du 17 mars 2015 sur le menu unique dans les cantines :

"La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a demandé ce jour aux élus de veiller à ce que chaque enfant puisse "manger à sa faim", après la décision du maire de Chalon-sur-Saône de supprimer les repas de substitution au porc dans les cantines à partir de la prochaine rentrée.

Le maire UMP de la préfecture de Saône-et-Loire, Gilles Platret, a annoncé ce changement aux parents des quelque 3.800 enfants scolarisés dans sa commune dans un courrier accompagnant les bulletins d'inscription à la cantine. Il invoque "le retour au principe de laïcité", une notion au coeur des débats publics et politiques depuis les attentats de janvier en France, pour motiver cette décision qui met un terme à la pratique observée depuis trente et un ans dans sa commune. Gilles Platret n'est pas le premier maire à imposer le menu unique. Plusieurs autres, souvent dans de petites communes, ont, ces dernières années, supprimé les repas de substitution tantôt en invoquant des raisons budgétaires, tantôt la laïcité.

Interrogée sur BFM TV, la ministre de l'Education nationale a appelé les élus à faire preuve de "discernement" sur le sujet.

"Je crois que la seule chose qui doit nous guider quand on est un responsable public, c'est de veiller à ce que chaque enfant puisse manger à sa faim", indique Najat Vallaud-Belkacem. La ministre a dit regretter et condamner cette décision, qu'elle juge par ailleurs "démagogique et politicienne". "C'est une façon d'interdire l'accès à la cantine beaucoup d'enfants", indique-t-elle."

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C'est hallucinant : voici une ministre qui se targue de défendre la laïcité contre les pressions communautaristes, et dès qu'on la met au pied du mur, en face d'un problème pratique pourtant facile à comprendre et à gérer selon les critères de la laïcité, celui du menu dans les cantines scolaires, voilà qu'elle se dédit implicitement. Certes, elle ne se dédit pas explicitement, elle ne dit pas : "la laïcité, je n'en ai rien à faire, c'est une ennemie du peuple musulman car la laïcité veut qu'à chaque élève, quelle que soit sa religion, il soit proposé du cochon dans le menu des cantines scolaires, ce qui permettra aux enfants musulmans d'en manger, ce que la religion interdit". Rien de tel, mais le fait de désavouer un maire qui fait enfin un menu unique pour toutes et tous sans discrimination de religion revient implicitement à tenir un discours analogue.

Examinons le prétexte utilisé par la ministre : "Je veux que chaque enfant mange à sa faim." Mais est-ce la cantine qui interdit aux enfants musulmans de manger à leur faim, et de manger le cochon quand il sera dans leur assiette ? Non, ce sont les parents des petits musulmans qui vont exercer une violence indisieuse contre leur progéniture. La France est le pays de la liberté de pensée, de la liberté de conscience, et ce serait renoncer aux idéaux sacrés de liberté de conscience et donc de laïcité que de renoncer à appliquer la laïcité danbs les cantines, et donc à laisser gagner la violence religieuse des parents sur leurs enfants.

Rappelons que l'article 9 de la charte de la laïcité dit "La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations". Donc refus de la violence des parents qui menacent leurs enfants s'ils mangent du cochon, et refus de la discrimination qui veut que les enfants musulmans soient séparés des enfants non-musulmans dès qu'un menu avec du porc est servi, séparation qui est aussi une autre forme de violence exercée sur l'enfant.

Il n'y a rien de démagogique et de politicien à vouloir exercer la laïcité dans les cantines, au contraire, il serait démagogique et politicien que de chercher à ne pas l'exercer, dans la mesure où cela pourrait être vu comme une mesure destinée à capter le vote communautaire. D'autre part cela pourrait avoir comme conséquence de faire monter les extrêmes, dans la mesure où le citoyen français, déboussolé de ne pas voir la loi appliquée sur la pression des communautés, se réfugierait par son vote désespéré dans l'extrêmisme.

Donc veillons à ce que l'enfant mange à sa faim, veillons à l'éduquer afin qu'il comprenne les erreurs de sa famille, et qu'il soit affranchi des peurs issues de l'obscurantisme religieux, que la République a pour devoir sacré de combattre et de vaincre.

Nous attendons donc que la ministre revienne sur son erreur de jugement car, entre l'application de laïcité dans les cantines et la démission, il faudra bien qu'elle choisisse en fin de compte. Ce n'est pas en vain que je réclamais depuis quelques temps contre le discours purement théorique sur la laïcité tenu par la ministre et ses associés, tout le monde avait compris que ce discours était là pour laisser se développer les situations de non laïcité pratique, notamment dans les cantines.

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Le 06/08/2015 à 08:44, laïc a dit :

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"Monsieur le député, contre le prosélytisme quel qu’il soit – religieux, politique ou philosophique –, nous agissons avec fermeté"

Bien sûr, et présenter en cours, dès la cinquième, une histoire de l'islam dans laquelle toute critique de cette religion est bannie, et sans que les massacres et destructions (voire la Bibliothèque d'Alexandrie qui part en flammes) associés au développement de cette religion ne soient abordés, n'est-ce pas faire une sorte de prosélytisme ? Et avoir peur de présenter en classe la théorie de l'évolution parce qu'il y a des enfants musulmans ou supposés tels dans la classe, n'est-ce pas favoriser le lit du prosélytisme islamique ?

Par ailleurs, autoriser, contre la laïcité, les doubles menus dans les cantines scolaires, n'est-ce pas favoriser le prosélytisme des parents sur leurs enfants ? Et, bien plus, dans les couples mixtes, quand on connaît l'agressivité éducative hors norme du parent qui ne mange pas de porc sur celui qui en mange, et qui ne veut pas que ses enfants en mangent également, et prêt à tout pour cela, n'est-ce pas favoriser le parent musulman en lui permettant à l'école de continuer son violent prosélytisme musulman anti-cochon en lui permettant le refus officiel du cochon, et donc en prolongeant à l'école les violences psychologiques et religieuses dont il se rend coupable à domicile ?

Donc la ministre ne connaît pas bien son sujet, où elle est elle-même partisane, dans tous les cas son refus de voir la réalité en face fait qu'elle se détourne de la laïcité et des valeurs de la République, qui sont là pour garantir la liberté de conscience des enfants jusqu'à l'école et les libérer des violences psychologiques de leur famille.

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Le 09/08/2015 à 08:12, chb17 a dit :

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@ Laïc

Les chrétiens pour la plupart ont, Dieu merci, abandonné les prescriptions sectaires au regard des interdits sur la nourriture (carême et tout ça). Les musulmans, non, comme en témoigne le succès chez eux du voile "choisi", qui était pourtant quasi absent sinon sur les vieilles il y a trente ans. Dans les communes où le porc est imposé, les petits de musulmans n'auront simplement plus accès à la cantine. Ce n'est pas la solution idéale pour promouvoir l'égalité. Il ne me semble pas réaliste d'éduquer les enfants contre les choix de leurs parents.

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Le 09/08/2015 à 21:15, laïc a dit :

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@chb17

Je ne vois pas pourquoi, dans les communes où le porc est imposé, les petits musulmans, ou supposés tels, n'auraient plus accès la cantine. Le but est de ne pas faire de discrimination, et si on met le porc en option facultative, non seulement on enfreindra la laïcité, l'égalité républicaine, mais en plus on saura publiquement la religion des élèves, ce qui est illégal dans un pays qui prétend cantonner la religion dans la sphère privée et de ne pas identifier les élèves ou les citoyens en fonction de leur religion réelle ou supposée. Donc, la cantine reste ouverte à toutes et tous, sans distinction de religion.

Ainsi, l'égalité sera bien respectée, le menu unique et obligatoire, c'est, contrairement à ce que vous dites, la solution idéale pour faire respecter l'égalité. Je ne vois pas de quelle autre égalité il pourrait être question dans ces cantines, sinon faire de l'égalité dans la discrimination : à chaque religion son menu, et les petits athées devant naviguer au milieu des revendications religieuses des uns et des autres... avant d'être pourchassés et persécutés pour leur intolérable liberté de pensée, car l'on sait que la tolérance et la religion monothéiste font très largement deux.

Quant à éduquer les enfants contre le choix de leurs parents, c'est une nécessité républicaine. Imaginez que les parents élèvent leurs enfants dans la stricte religion, et que les programmes de l'éducation nationale disent autre chose que le discours officiel de la religion, faudra-t-il renoncer à enseigner les programmes profanes et comme, je l'ai dit dans mon précédent commentaire, renoncer à enseigner les dégâts causés par l'islam dans son expansion, renoncer à critiquer la charia islamique, er renoncer aux aspect de la science qui heurtent directement l'enseignement religieux, comme la théorie de l'évolution ? C'est inacceptable. Il faut éduquer les enfants, quelles que soient l'idéologie ou religion de leurs parents, selon la science réelle et la culture occidentale.

Donc résistance encore et toujours à l'obscurantisme revendicatif , d'où qu'il vienne et quel qu'il soit, c'est la salut de la République et de la France qui sont en jeu.

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Le 09/08/2015 à 23:58, chb17 a dit :

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J'entends votre argumentation, Laïc, et je respecte votre objectif. Mais je pense qu'un militantisme / prosélytisme athée trop dur n'est pas la bonne voie pour une école laïque (et un service public laïque en général). Autant j'aime la cochonnaille et les vertigineuses perspectives de la science contre l'obscurantisme, autant je pense que la tendance à exclure les jeunes filles voilées, à imposer le porc, à stigmatiser l'islam (terrorisme, hyper-machisme, incompatibilité avec ''nos valeurs''... ) ne sert qu'à alimenter un conflit de civilisations artificiel (et trop utile aux bellicistes pour être honnête). Si d'aventure votre fils était contraint de bouffer cacher ou halal au collège, aimeriez-vous l'envoyer à la cantine ? Il apprendrait la Vérité de la Parole Révélée en lieu et place d'histoire ou de biologie, le laisseriez-vous en cours ? Sûrement pas, j'espère ! Similairement, des musulmans heurtés par des obligations contraires à leur foi dans un système scolaire, ils cherchent une autre solution d'éducation pour leurs mioches. Du coup, zapper l'école républicaine, il y en a déjà qui le font (quand ils en ont les moyens) et c'est dommage. Trop d'intransigeance les fait fuir et les renferme dans un communautarisme passéiste. La République laïque ne reconnaît aucun culte et n'en exclut aucun... pas facile à appliquer, certes.

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Le 10/08/2015 à 08:49, laïc a dit :

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@chb17

Dans les cantines et ailleurs, il s'agit d'appliquer la loi, on ne va quand même pas demander aux gens si la loi leur convient et n'est pas trop brutale avec eux avant de la leur appliquer, n'est-ce pas ? Sinon à quoi bon faire des lois et prétendre qu'on est en République, indivisible, si tel est le cas ?

Les parents musulmans savent pertinemment qu'on est en France, un pays de droit, qui accepte les religions tant que ces religions ne vont pas dans le sens contraire à la loi, c'est écrit dans la Déclaration de 1789. Parler le français ou payer ses impôts en France ne suffit pas pour s'intégrer, il faut appliquer les lois, c'est le minimum, et ne pas faire de lobbying pour faire en sorte que sa communauté puisse bénéficier de passe-droit.

Le problème vient surtout de la mixité : comment vivre avec des populations qui refusent en permanence votre mode de vie, votre nourriture, qui vous critiquent dès qu'on a le dos tourné, et veulent imposer à l'autre non-musulman, en cas de couple mixte, la coutume religieuse à leurs enfants sans se soucier de la culture de l'autre ? Ce n'est pas acceptable. Et la République n'a pas à se faire la complice de tels procédés, sinon c'est de la haute trahison à l'égard des citoyens français, qui entendent que leur culture soit protégée par le moyen de la loi.

En ce qui concerne les musulmans qui fuient notre système scolaire, ce n'est que par désir d'aller encore plus loin dans le radicalisme, car comment oser affirmer que c'est notre système scolaire, déjà ultra permissif par lui-même, avec les doubles menus, et des programmes scolaires adaptés à la religion, qui peut les dissuader de poursuivre dans la voie de l'école publique ?

Il y a certes le problème du voile, car les pouvoirs publics, depuis 1989 et l'affaire de Creil, ont fait preuve d'une étonnante islamophobie, en cherchant tous les prétextes fallacieux et imaginables pour exclure un signe religieux qui ne devait pas l'être (sans distinction de religion...). Mais de nos jours le voile islamique peut être considéré comme un signe politique, car l'islam est une religion politique, cherchant à appliquer sa loi, la charia, et à prendre le pouvoir pour cela, et le voile peut donc être exclu en application de la circulaire Jean Zay, qui interdit les signes politique dans les écoles. (tandis que les autres signes religieux sur les élèves devraient normalement pouvoir être acceptés, quelles que soient leur dimension et visibilité.)

Pour ce qui est du bellicisme, autant dire que la loi qui cherche à ce que chacun soit traité de manière égale, et pour le bien de toutes et tous, soit belliciste. En vérité, les bellicistes sont bien ceux qui se moquent de la loi française, et veulent faire appliquer la charia jusque dans l'espace public. La paix est affaire d'autorité de l'Etat, de refus du laxisme et du fanatisme, de compréhension et d'application de la loi sans distinction de religion. Toute tentative de chercher des accommodements à la loi ne débouchera que sur la guerre, que les partisans de la "tolérance religieuse" contre la loi, ne font que fortifier, entretenir, et développer.

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Le 12/08/2015 à 15:09, laïc a dit :

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Ce qui est également consternant, c'est que, dans quelques jours, va avoir lieu un jugement du Tribunal administratif concernant le menu unique prévu à la rentré dans les écoles de Châlon sur Saône (comme s'il pouvait y avoir un procès parce que la laïcité est appliquée...il devrait surtout y avoir des procès parce que la laïcité n'est pas appliquée dans la plupart des écoles de la République, voilà les vrais procès qui n'ont pas lieu), et que certains ministres de la République, clairement engagés dans la voie du communautarisme et de la prééminence de la loi religieuse sur celle de la République (sans parler de l'"observatoire de la laïcité", qui observe surtout si la laïcité est bien non-appliquée, et qui, dans le cas contraire, va dire qu'il est impensable d'opposer la laïcité aux pratiques religieuses islamiques...et qu'il est même interdit de s'y référer, ben voyons), que donc certains ministres de la République vont espérer que ce soit la ligue de défense judiciaire des musulmans qui va l'emporter sur la laïcité française et les valeurs de la République, tout en se proclamant de la laïcité et des valeurs de la République... Pauvre France, c'est triste d'en arriver à être otage de politiques aussi égarés et méprisants pour les lois de la République.

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Le 12/08/2015 à 23:40, chb17 a dit :

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Laïc

nous sommes dans une société humaine, donc imparfaite. Un peu de tolérance svp !

Votre souhait d'une interdiction de repas sans porc réservés aux enfants d'une communauté ne sauvera pas la filière du cochon breton, ni ne permettra une cohabitation apaisée des diverses religions (et des athées) de notre pays.

Au fait, ne mange-t-on pas encore parfois du poisson justement le vendredi dans les cantines laïques ?

Quant au bellicisme, traitons aussi celui de notre gouvernement (récemment : sanctions et provocations contre l'Iran et la Russie, appui aux terroristes en Ukraine et en Syrie...)

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Le 13/08/2015 à 09:48, laïc a dit :

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"nous sommes dans une société humaine, donc imparfaite. Un peu de tolérance svp !"

Mais enfin, l'intolérance vient bien des religieux qui refusent la loi républicaine, et des politiques "républicains" qui leur emboîtent le pas ! N'inversons pas les rôles pour je ne sais quel but. Le combat pour la laïcité dans les cantines est justement un combat pour la tolérance, pour que les enfants ne soient plus victimes de leurs parents, qu'ils acceptent toute sorte de nourriture, et qu'ils cessent leur intolérance agressive vis à vis de tout ce qui est cochon et de toute personne qui mange du cochon. Il ne pourra y avoir de mixité que dans le respect de la loi. Ce n'est pas parce que des enfants ont peur de l'eau, ou que leurs parents leur ont interdit d'apprendre à nager, surtout si les maîtres nageurs sont des femmes, qu'il faudra aller dans leur sens, et il ne faudra pas rebaptiser la lutte contre la peur de l'eau et le refus des maîtres nageurs féminins du terme d'intolérance à tout ce qui est religion ou choix individuel de l'enfant, lorsque ce choix va contre l'enseignement officiel prévu et la laïcité !! C'est un peu gros quand même.

En plus, à propos d'imperfection, celle-ci n'est possible que s'il y a un vide juridique. Là, les lois sont connues, la laïcité est connue, l'imperfection, c'est l'infraction, elle est connue, on ne peut pas renommer "imperfection" tout manquement délibéré et réitéré à la loi. Et cette imperfection, qui est le manquement à la loi au nom du communautarisme agressif, doit être combattue comme au nom de la lutte contre le laxisme qui est le renoncement aux valeurs essentielles de la République.

Pour ce qui est du poisson du vendredi dans les cantines scolaires, il faudrait que vous retrouviez ce que j'ai écrit à propos des menus dans les cantines parisiennes... Mais il est vrai que si on met un menu unique, le poisson devrait nécessairement disparaître le vendredi, mais pas systématiquement, sinon cela reviendrait à prendre en compte les us et coutumes de la religion catholique dans la composition des menus, ce qui est interdit par la laïcité.

Enfin, pour ce qui est du bellicisme, je ne vois pas en quoi dénoncer le bellicisme supposé du pouvoir français à l'étranger devrait conduire à renoncer à dénoncer le bellicisme français dans les cantines (dans la mesure ou renoncer de facto à la laïcité revient à créer un casus belli avec les tenants de la loi). Rappelons ici les paroles de Churchill : ""Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre". Le déshonneur étant l'abandon de la laïcité et des valeurs de la République au nom de la défense du communautarisme, la guerre évitée étant le renoncement à affronter les intégristes si on leur ôte le double menu, et la nouvelle guerre étant la réaction des Français, trahis, qui voteront Front national ou contesteront individuellement, par dépit et rejet d'une politique gouvernemental qui trahit les valeurs et lois fondamentales de notre République au profit du communautarisme religieux.

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Le 13/08/2015 à 10:11, laïc a dit :

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Voici une brève qui rassurera et soulagera les défenseurs de la laïcité :

"Le recours contre la suppression du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été rejeté aujourd'hui par le tribunal administratif de Dijon, a annoncé le maire Les Républicains Gilles Platret.

Saisi en référé par la Ligue de défense judiciaire des musulmans présidée par l'avocat controversé Karim Achoui, le tribunal "vient de rejeter le recours dirigé contre la fin des menus de substitution à Chalon. Première victoire pour la laïcité !", a écrit Gilles Platret sur son compte Twitter."

On respire, vraiment.

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Le 13/08/2015 à 14:04, laïc a dit :

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Une petite précision sur le jugement :

"Le recours contre la suppression du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), dés la rentrée scolaire en septembre, a été rejeté jeudi par le tribunal administratif de Dijon (Côte d'Or).

La condition d'urgence qui justifie le recours à une procédure en référé n'est pas remplie. Effectivement, aucun repas avec du porc n'était prévu avant le 15 octobre. Le juge avait été saisi d'un recours en référé le 23 juillet 2015, par l'association Ligue de défense judiciaire des musulmans, présidée par le sulfureux avocat Karim Achoui.

«L'accès aux services de restauration scolaire de l'ensemble des usagers, y compris les enfants de confession musulmane, ne paraît pas compromis» annonce le tribunal administratif dans son ordonnance de rejet. De septembre à fin octobre, un seul repas contient du porc précise le juge. Et seulement en entrée. La condition d'urgence, qui justifie la procédure en référé, «n'apparaît dès lors pas remplie».

Cette quasi-absence du porc dans les repas des cantines de Chalon à la rentrée est surprenante. Par exemple, aux mois de mai et juin derniers, sept repas avec du porc étaient prévus. Tandis qu'aux mois de mars et avril, il y en avait 8. A se demander si Gilles Platret n'a pas plutôt supprimé le porc de ses cantines en annonçant la suppression des menus de substitution.

Sur Twitter le maire, s'est félicité ce jeudi de cette première «victoire». Pourtant cette décision ne se prononce pas sur la légalité de la suppression des menus sans porc, se bornant à relever l'absence de caractère urgent."

Ainsi, on ne peut pas vraiment dire que ce soir une victoire de la laïcité, car d'une part, venant de la mairie, le porc n'est pas franchement servi comme on aurait pu l'imaginer, et de l'autre la justice ne se prononce pas sur la laïcité, mais uniquement sur le caractère d'urgence. Donc la menace sur la laïcité plane toujours, le problème n'est toujours pas clairement tranché en faveur de la laïcité et des valeurs de la République, mais on ose espérer que cela finira par arriver. De toute façon, il est vital pour la France et son avenir que cela arrive dans un délai plus ou moins bref.

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Le 15/08/2015 à 23:11, chb17 a dit :

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Un député UDI vient de lancer l'idée oecuménique : proposer systématiquement des repas alternatifs végétariens dans toutes les cantines. Pas plus facile à gérer que des escalopes de dinde ou de bœuf à la place du porc, mais pourquoi pas ? Conforme en tous cas à la laïcité, si je ne m'abuse.

Qu'en penseriez-vous, Laïc, si ni l'imam ni le rabbin n'y fourrent leur nez ?

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Le 16/08/2015 à 06:52, laïc a dit :

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@chb17

Que les repas alternatifs soient à la dinde ou au sans viande, c'est pareil en définitive car il y aura la nécessité de faire au préalable la liste des élèves qui ne mangeront pas de viande, et donc de porc, on essaie juste de maquiller le rejet religieux du porc ou du non halal en rejet de la viande en général, mais l'intention religieuse est réelle.

Et en ce qui concerne l'intention, n'oublions pas que le juge administratif, lorsqu'il examine un recours contre le menu unique, examine l'intention du maire (le verdict a dit qu'il n'y avait pas urgence, donc pas d'intention agressive en quelque sorte). Et si l'intention est prise en compte d'un côté, pourquoi ne serait-elle pas prise en compte de l'autre côté, le côté des parents ou de ceux qui les servent, pour savoir s'il y a volonté ou non de transgresser la laïcité ?

Par ailleurs, dans les couples mixtes, la pression du parent religieux sur le parent non religieux continuera de s'exercer également : "J'inscris l'enfant au menu sans viande, car je ne veux pas qu'il mange du porc ou du non halal, si je fais la terreur à la maison pour que l'enfant ne mange pas de porc, ce n'est pas pour qu'il puisse passer à travers mon rigoureux interdit religieux, qu'il s'en affranchisse, par le moyen de la cantine scolaire, et donc il y mangera un menu végétarien, tant pis s'il lui manque les protéines indispensables à son développement ou si cela fait de la discrimination religieuse avec ses camarades, la loi religieuse passe avant toute autre considération. Et si tu n'es pas content (ou contente), je divorce".

Ainsi, ce serait encore faire une fleur à l'intégrisme et au radicalisme que de faire des menus végétariens. Pour s'intégrer, les enfants musulmans ou mixtes doivent s'habituer à manger du porc à la cantine, ou à ne pas venir y manger. Il n'y a pas de liberté de pensée et de conscience sans lutte, et on ne peut pas sans cesse céder soit directement soit indirectement à l'intégrisme revendicatif et fanatique. C'est l'intégration de tous les enfants français à la nation française qui en dépend, et la cohésion pacifiée de la future société française.

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Le 17/08/2015 à 12:49, laïc a dit :

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De plus, on pourra s'interroger sur la nécessité des faire des menus séparés végétariens. On pourra dire : "Avec le menu végétarien, l'exception n'est pas strictement religieuse, elle n'enfreint pas la laïcité directement".

On demandera alors ce qui motive de faire des menus séparés sur des bases autres que religieuses à l'école. Et là on dira : "c'est par conviction philosophique ou politique que certains parents refusent que leur progéniture mange de la viande" (puisqu'on veut absolument nier la cause religieuse, même si chacun sait que c'est la cause principale et déterminante de ce nouvel aménagement culinaire).

Mais on pourra alors objecter que le prosélytisme philosophique ou politique, à l'instar du prosélytisme religieux (d'ailleurs la ministre en parle dans son intervention ci-dessus: "Monsieur le député, contre le prosélytisme quel qu’il soit – religieux, politique ou philosophique –, nous agissons avec fermeté") est strictement interdit dans les écoles. Et ainsi, sauf à vouloir se contredire de manière évidente, Mme la ministre sera bien obligée de s'élever contre les menus végétariens, supports d'une idéologie philosophique ou politique qui n'ont pas lieu d'être dans les écoles de la République.

Il ne peut y avoir qu'un seul menu dans les écoles de la République, c'est la loi, et l'on demande qu'elle soit appliquée avec la plus grande fermeté et sans concession. Et que ceux qui l'enfreignent soient sanctionnés, sinon à quoi bon se prétendre en état de droit s'il n'y a pas de sanction en relation avec les infractions commises ? Et si on assiste au contraire au fait que ce sont ceux qui cherchent à enfreindre la laïcité qui poursuivent devant le tribunal administratif les défenseurs de la laïcité, sans que l'Etat n'intervienne pour soutenir ces républicains injustement attaqués ?

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Le 19/08/2015 à 00:10, chb17 a dit :

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Faire une fleur à l'intégrisme, ce serait stigmatiser leurs rites sous prétexte de laïcité, donc apporter de l’eau au moulin des islamistes qui peuvent ainsi se poser en victimes.

UFAL : "(…) détournement de la laïcité, prétexte à une opération de division politicienne visant clairement des pratiques religieuses exclusivement juives et musulmanes. La pire nouvelle pour le « vivre ensemble ». Non, la laïcité ce n’est pas imposer à tous de manger « du porc sinon rien » - pas plus que l’interdiction à tous des aliments prohibés par quelques convictions religieuses ou philosophiques. L’UFAL appelle à la vigilance, face à la montée des surenchères d’exclusion entre droite et extrême-droite."

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Le 19/08/2015 à 09:10, laïc a dit :

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La laïcité n'est pas un prétexte, c'est une réalité législative et politique incontournable, c'est le socle de l'identité juridique et de la nation française, il n'y a pas de république sans laïcité. Et ceux qui veulent que la religion occupe l'espace public, ceux qui veulent que les lois religieuses s'imposent sur les lois de la république ont tout intérêt à voir disparaître la laïcité. Maintenant, que les religieux ne soient pas contents de voir leurs pratiques religieuses bousculées au nom de la loi, on s'en doute, la laïcité n'a pas été spécialement créée pour faire plaisir aux religieux, mais il s'agissait à l'époque des catholiques, et il est beaucoup mieux vu apparemment de contrecarrer les visées politiques des catholiques que celles des musulmans.

Maintenant, dire que les religieux sont stigmatisés parce que la loi et la laïcité sont appliquées n'est qu'une tentative de victimiser (leur donner le rôle de la victime innocente injustement sanctionnée) des religions qui, si on les laisse faire, ne manqueront pas de victimiser (et cette fois pour de bon) tous ceux qui ne pensent pas comme eux. On se doute bien que si on interdit aux musulmans certaines pratiques religieuses, n'importe quel musulman pourra se sentir victime de la loi, mais la loi est justement là pour imposer une autre notion du bien et du mal que celle qui est prévue par les religions. C'est à l'Etat d'éduquer les citoyens au bien et au mal, pas les religions, sauf si la notion du bien et du mal enseignée par la religion recoupe celle de l'Etat.

Il vaut mieux prévenir que guérir, et comme gouverner c'est prévoir, le gouvernement doit appliquer strictement la laïcité pour prévenir les dommages que peuvent causer les religions livrées à elles-mêmes et sans censure.

Quant à l'UFAL, qui est très montée contre le port du voile islamique dans les sorties scolaires, je ne vois pas quel est subitement cet excès de tendresse pour des pratiques religieuses intégristes qui favorisent le prosélytisme des parents sur leurs enfants, notamment dans les couples mixtes, lorsqu'elles sont appliquées dans les cantines publiques.

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