Intervention de Fleur Pellerin

Séance en hémicycle du 6 novembre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Culture

Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, après deux ans durant lesquels le ministère de la culture et de la communication a pris toute sa part à l’effort de redressement des comptes publics, son budget est désormais conforté pour les trois prochaines années, ce qui constitue un choix politique fort dans la période économique difficile que nous traversons.

Une forte attente existe dans notre pays en matière de culture : un appétit, une envie, le rêve d’une nouvelle ambition collective. La réponse à la crise peut être aussi une réponse culturelle. La mobilisation des énergies créatives, de notre patrimoine, la place donnée aux nouveaux créateurs, à toutes les nouvelles formes de culture, à l’éducation artistique et culturelle, tout cela donne un souffle, une énergie à un pays.

On ne réveille pas l’économie d’un pays comme la France si on ne parle pas d’abord à son intelligence, à sa créativité, si l’on ne décrète pas que « la beauté est partout », pour citer René Char.

Cette ambition, ce n’est pas un budget qui peut la traduire, c’est un projet global, mobilisant tout le pays, reconnaissant le rôle déterminant, éminent, des collectivités locales, du secteur public comme du secteur privé. Ce projet est désormais porté au plus haut sommet de l’État, par le Président de la République comme par le Premier ministre, et j’entends bien le défendre avec vous.

Le premier signal de cette ambition devait venir du budget. C’est chose faite, puisque ce budget 2015 verra l’ensemble des crédits budgétaires augmenter de 0,33 %, pour s’établir à 7,08 milliards d’euros. C’est un signe fort donné à l’ensemble des artistes, des hommes et des femmes qui oeuvrent au quotidien pour notre patrimoine et notre création, mais aussi en direction des collectivités locales.

De fait, qui peut encore ignorer que la culture est un champ de responsabilités partagées entre l’État et les collectivités locales ? La loi relative à la nouvelle organisation territoriale de la République et celle portant sur la modernisation de l’action publique vont nous permettre de mieux penser les partenariats entre collectivités et État. Avant d’aborder ces questions décisives de gouvernance, il était indispensable de montrer très clairement que l’État continuera à prendre toute sa part au volontarisme budgétaire en matière culturelle.

Ce budget est en effet la traduction d’une volonté politique. J’ai déjà eu l’occasion de vous le dire en commission des affaires culturelles, et dans ce même hémicycle la semaine dernière, mon action en faveur de la culture repose sur trois piliers : ouvrir largement l’accès à la culture, notamment aux plus jeunes, soutenir l’excellence pour amplifier le rayonnement international de notre pays, et déclencher un véritable renouveau créatif. Ces trois priorités sont le fil conducteur de ce budget.

Premier axe : repenser l’accès à la culture. Le budget 2015 poursuit résolument l’effort en faveur de l’éducation artistique et culturelle, qui verra ses moyens spécifiquement dédiés augmenter d’un tiers entre 2012 et 2015.

Deuxième axe : renforcer l’excellence française, pour en faire un instrument au service du rayonnement culturel de notre pays. Je pense aux crédits de la Philharmonie, ce magnifique équipement qui renforcera la place de notre pays dans le monde en matière musicale.

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