Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 6 novembre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, chers collègues, ce budget doit avoir pour fil conducteur la lutte contre les inégalités territoriales et sociales. Notre société doit pouvoir offrir aux générations actuelles et à venir les mêmes droits et les mêmes chances de réussite et d’épanouissement, indépendamment de l’origine sociale ou du lieu d’habitation des uns et des autres.

C’est ce qui explique l’importance de ce budget, qui illustre cette volonté d’agir concrètement en permettant à chacun d’entre nous d’avoir accès à un terrain de football, de savoir nager, d’apprendre à jouer de la musique, et ce quel que soient notre âge, nos moyens ou notre lieu de résidence. Ce budget doit également illustrer la mobilisation en faveur de la jeunesse.

Cependant, seule une approche interministérielle multipliant les synergies au profit de la lutte contre les inégalités permettra de redonner des perspectives aux jeunes et de rétablir leur confiance.

Examinons par exemple la réforme des rythmes scolaires, cet outil de démocratisation de l’accès des écoliers aux activités culturelles et sportives. Pour qu’elle puisse déployer toutes ses potentialités, il faut renforcer les passerelles entre l’éducation nationale et les acteurs de la culture, de la santé, de l’éducation populaire, du sport et de la vie associative en général.

Le service civique, ensuite, qui est le principal levier de la politique en faveur de la jeunesse, constitue un outil intéressant contre les inégalités, qui doit notamment contrecarrer le décrochage scolaire et faciliter la réorientation et l’insertion professionnelle des jeunes. Autre intérêt de ce dispositif : il contribue à diffuser une appétence pour l’engagement citoyen, et donc pour le « vivre ensemble ». Toutefois, j’ai déjà eu l’occasion de répéter que si, au regard des objectifs annoncés, le manque de financements parait évident, nous avons surtout besoin d’en faire un premier bilan car force est de constater – entre autres choses – que le brassage social est insuffisant. La faiblesse des niveaux de rémunération des jeunes en service civique ainsi que leur statut posent également question.

Il en va de même du tutorat à mettre en place et de la formation des tuteurs et des jeunes. J’en profite pour souligner que les emplois d’avenir et leurs tuteurs ont les mêmes besoins.

Enfin, j’insiste sur nos craintes de voir la montée en puissance du service civique se faire au détriment des autres moyens consacrés à la vie associative et à l’éducation populaire, car c’est bel et bien l’ensemble des acteurs de la vie associative qui participent à la lutte contre les inégalités.

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