Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 21 octobre 2014 à 17h15
Commission élargie

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international :

Je ne suis pas une oubliette.

S'agissant de la cotutelle sur Atout France, Madame Le Loch, le ministère des affaires étrangères travaille très bien avec le ministère de l'économie. Monsieur Couve, je ne me voyais pas récupérer, au sein de mon ministère, le bureau de la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) qui est compétent en matière de classements. Peut-être cela se fera-t-il plus tard. Tant Mme Delga, secrétaire d'État chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire, que le directeur général de la DGCIS sont associés à nos travaux. L'organisation n'est pas nécessairement parfaitement cartésienne, mais l'important est que nous travaillions tous dans la même direction. Or cela se passe bien.

Le Conseil national du tourisme est un organisme utile. D'un côté, de nombreuses personnes veulent travailler pour le tourisme, mais, de l'autre, il n'est pas possible de multiplier les organismes. Je suis pragmatique et nous allons examiner ce point dans les semaines qui viennent. L'essentiel est que tous ceux qui souhaitent travailler pour le tourisme le puissent.

Le numérique est un des chantiers sur lesquels travaille le Conseil de promotion du tourisme. Il y a des personnes très compétentes sur le sujet. À l'instar des professionnels, j'ai conscience qu'il s'agit d'un point très important : le tourisme va devenir progressivement un « e-tourisme », et le marché est contrôlé, pour l'essentiel, par des entreprises américaines, qui prélèvent des commissions de plus en plus élevées. Nous devons examiner ce qu'il est possible de faire tant au niveau européen que français. Une initiative très intéressante se profile en France, mais je ne suis pas habilité à vous en dire plus, car elle relève de sociétés privées. De grands groupes comme Accor ont également des possibilités. Le principal problème concerne les indépendants, qui doivent payer les commissions. Le ministre de l'économie et moi-même avons déposé un recours afin que soient écartées les clauses qui interdisent aux hôteliers de pratiquer un prix inférieur à celui qui est proposé sur les plates-formes telles que Booking.com. Les actions convergent. Il serait intéressant, monsieur Fasquelle, que la mission d'information que vous présidez ait une discussion avec Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, du développement du tourisme et des Français de l'étranger, qui est mobilisé sur le sujet.

Nous avons déjà eu un échange sur la question des bourses, monsieur Lefebvre. Je vous répondrai ultérieurement à propos de la CSG et de la CRDS.

Des propositions ont déjà été formulées en ce qui concerne les contrats de destination, madame Fourneyron. Les choses seront fixées dans les semaines qui viennent.

Monsieur Premat, monsieur Féron, les instituts français et les alliances françaises sont des organismes différents : les premiers ont un statut public, alors que les secondes sont des associations. Celles-ci font d'ailleurs un travail souvent magnifique, qui mérite d'être reconnu. Les instituts et les alliances sont complémentaires et doivent travailler ensemble, mais on ne peut pas substituer les uns ou les unes aux autres.

Monsieur Tardy, sur les trente-huit ETP mis à disposition d'Atout France par l'État pour l'immatriculation des VTC, trente-cinq seront transférés au ministère des affaires étrangères et du développement international, et trois au ministère des transports. En d'autres termes, ces agents resteront affectés à Atout France, mais relèveront de deux ministères différents.

Le temps de la candidature officielle de la France à l'accueil de l'exposition universelle de 2025 n'est pas encore venu, monsieur Féron. En tout cas, l'État la soutiendra. Il s'agit, en effet, d'une perspective très intéressante. Se posera également la question de l'accueil des jeux olympiques.

Madame Genevard, il faut, selon moi, que le chef de file et l'interlocuteur en matière de tourisme soit la région. Mais nous devons bâtir le schéma de telle sorte que la région prenne en compte l'excellent travail qui est fait dans les zones de montagne qu'elle inclut.

Nous avons, en effet, des progrès à faire en matière de visas pour les étudiants, monsieur Féron. La circulaire Guéant a été annulée, mais certaines questions se posent encore, notamment en ce qui concerne la nécessité de renouveler les visas. Le Parlement sera bientôt saisi d'un projet de loi qui vise à modifier les règles en la matière. Nous souhaiterions que les étudiants se voient délivrer des visas pour la durée de leurs études, voire pour une période plus longue comprenant le début de leur vie active.

Il est exact, monsieur Fasquelle, que les crédits dont dispose Atout France pour assurer la promotion du tourisme sont très inférieurs à ceux qu'y consacrent d'autres pays. Il faudra donc que nous soyons plus efficaces que ces derniers ! Nous allons essayer d'abonder ces crédits avec une partie des recettes des droits de visas. Quant à la baisse des dotations de l'État, elle aura en effet probablement une incidence pour les communes touristiques.

Votre remarque sur les aéroports et les gares est tout à fait juste, monsieur Brottes. À l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, 70 millions de personnes passent chaque année par les salles de livraison des bagages, et ils y restent en moyenne 20 à 25 minutes. Nous devrions utiliser une partie de ce temps disponible pour promouvoir le tourisme dans les régions françaises. J'ai soumis cette idée à M. de Romanet, président-directeur général d'Aéroports de Paris. Elle vaut d'ailleurs également pour les gares. Elle fait son chemin. Il faut qu'elle trouve une traduction concrète.

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