Intervention de Bernard Roman

Séance en hémicycle du 19 novembre 2014 à 21h45
Délimitation des régions et modification du calendrier électoral — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Roman :

Je défends modestement cette proposition non pas au nom d’une identité, car tel n’est pas le cas, ni au nom des parlementaires unanimes de la région Nord-Pas-de-Calais, car tel n’est pas le cas non plus, mais au nom d’une réflexion que nous sommes un certain nombre à partager. Le présent amendement dont la portée est assez modeste, n’entraînera aucune conséquence en cascade, car il ne conduira pas à réexaminer la situation d’autres régions si nous l’adoptons.

Il propose de passer de treize à quatorze régions sans abandonner l’idée de fusionner le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie – ce qui n’était pas envisagé dans la carte initialement proposée par l’exécutif – mais d’inscrire cette fusion dans le temps, et d’y parvenir progressivement en se référant aux clauses relatives à la fusion prévues à l’article 3 pour les départements et que l’on pourrait étendre aux régions.

Pourquoi une telle proposition ? Je ne reviens pas sur les arguments liés à l’identité, il y a des gens qui se sentent Picards ou Flamands dans le Nord-Pas-de-Calais. Il ne s’agit nullement d’une question d’identité. Nous appartenons tous à une région. Et en Picardie, certains sont dans la sphère d’attractivité de Lille, la capitale actuelle de la région Nord-Pas-de-Calais, et d’autres, du côté de l’Oise ou de Compiègne, dans celle de Paris. Cela n’empêchera pas de construire une grande région, si nous souhaitons le faire, au nord du pays.

Nous faisons cette proposition car nous avons besoin de construire les complémentarités entre les deux régions. En nous donnant trois ans, comme cela est prévu à l’article 3 pour la clause d’adhésion de départements à une autre région, nous mettons tous les atouts de notre côté pour construire au mieux cette région et cette complémentarité.

L’histoire de la région Nord-Pas-de-Calais et de la région Picardie ces trente dernières années, a plus été faite de compétition que de complémentarité, je le dis sans aucune intention de heurter quiconque. Nous avons une chance immense aujourd’hui de construire cette complémentarité, si l’on nous accorde le temps nécessaire.

Avec le canal Seine-Nord, le Gouvernement a décidé de lancer le premier projet européen d’infrastructures de transport au nord du pays. Si l’on nous en donne la possibilité, nous pouvons construire cette complémentarité autour de ce projet. Les rivalités ont marqué l’histoire de nos deux régions dans le cas de l’aéroport, comme du combat épique et digne qu’ont mené Pierre Mauroy, au nom de la région Nord-Pas-de-Calais, et Gilles de Robien au nom de la région Picardie pour le trajet du TGV nord entre Lille et Amiens – débat que Jacques Chirac a ensuite tranché en faveur de Lille.

Cet esprit de compétition, nous voulons l’anéantir si l’on nous en donne le temps et les moyens. Je ne parle pas au nom de la population qui n’a pas été consultée, ni au nom de la majorité des parlementaires de la région à laquelle j’appartiens, la région Nord-Pas-de-Calais, même si je pense qu’une majorité d’entre eux soutient notre proposition. Je parle au nom du président de la région Nord-Pas-de-Calais, au nom des conseillers régionaux du Nord-Pas-de-Calais qui ont voté unanimement, hormis le Front national, pour demander que la région Nord-Pas-de-Calais reste seule dans un premier temps, et au nom des deux présidents des conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion