Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 19 novembre 2014 à 21h45
Délimitation des régions et modification du calendrier électoral — Article 1er

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Nous sommes parvenus à un stade du débat sur la carte régionale où non seulement tous les arguments doivent être entendus, pour nous assurer que le choix que nous ferons ensemble sera le bon, mais où nous devons aussi, en nous écoutant et en essayant de nous mettre à la place de l’autre lorsqu’il développe ses arguments, être capables de vérifier que tous les arguments que nous développons sont bien les bons.

Pour moi, cette fusion doit être regardée à travers le seul prisme de la réalité des coopérations et des synergies qui existent déjà et de celles qui sont susceptibles d’être développées demain si ces deux régions se rapprochent davantage. C’est du reste l’argument que vous avez développé vous-même : vous ne dites pas qu’il n’y a pas de raison de fusionner ces deux régions, vous vous dites prêt à le faire, mais vous considérez que les synergies qui existent aujourd’hui entre elles ne sont pas suffisantes pour que l’on puisse déjà procéder à cette fusion. C’est donc à partir de votre argument que je développerai le mien pour cheminer avec vous et voir s’il est utile de le faire ou non.

Je prendrai quelques exemples très concrets de coopérations qui existent entre les deux régions, pour les examiner au regard de l’ambition de fusion exprimée par le Gouvernement et par le Parlement – car c’est ce dernier, et non pas le Gouvernement, qui l’a initialement proposée et votée.

D’abord, la situation géographique des deux régions offre objectivement de vraies opportunités de regroupement. Le Nord-Pas-de-Calais se situe au carrefour des relations européennes, avec des ouvertures maritimes et terrestres très significatives vers certains pays d’Europe du Nord, qui permettent à la région de développer des relations privilégiées avec ces pays. De son côté, la Picardie est adossée à la région Île-de-France, qui est l’une des premières régions économiques européennes. La future région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, si elle était constituée, constituerait donc un pôle économique assurant l’articulation entre un pôle de développement très important – la région Île-de-France – et les zones les plus dynamiques de l’Europe du Nord. Sa population globale bénéficierait des retombées économiques du principal axe commercial intracommunautaire de France. C’est là un élément très structurant que nous constatons ensemble.

Cette future grande région est en outre déjà structurée du Nord au Sud par des axes routiers et des infrastructures qui existent et que nous n’aurons donc pas à faire pour conforter la fusion : les autoroutes A1, A16 et la ligne à grande vitesse Thalys. Combien de régions qui vont fusionner bénéficient-elles d’infrastructures routières et ferroviaires aussi structurantes ?

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