Intervention de Michèle Delaunay

Séance en hémicycle du 27 novembre 2014 à 15h00
Financement de la recherche oncologique pédiatrique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Delaunay :

Monsieur Lagarde,vous avez évoqué la notion de fonds dédié en donnant l’exemple du SIDA. Mais cela n’est pas la même chose. Le SIDA est une maladie complexe, qui touche énormément de monde. On pourrait évoquer d’un côté « les cancers » et, de l’autre, « le SIDA », mais, vous, vous évoquez la possibilité d’un fonds dédié aux tumeurs oncopédiatriques, qui représentent 1 % à 2 % des cancers.

Ensuite, vous avez dit n’avoir pas eu de réponse à la question des tumeurothèques, mais il y a, de fait, une tumeurothèque, qui n’est pas une tumeurothèque géographique, mais dans laquelle tous les chercheurs peuvent puiser. Les réfrigérateurs s’ouvriront, et des parcelles de tumeur seront données aux chercheurs. Ce qu’a annoncé Mme la secrétaire d’État contribuera d’ailleurs à enrichir ces tumeurothèques.

S’agissant de l’absence de réponse thérapeutique, je tiens à dire qu’il n’existe pas de tumeur pour laquelle nous n’ayons pas une voie de recherche, mais il y a tellement de tumeurs de l’adulte pour lesquelles nous sommes confrontés à cette impossibilité, cette incapacité d’offrir quelque chose de vraiment utile. Je songe par exemple aux gliomes – ce sont les mêmes que chez les enfants. En outre, parfois, il y a des impossibilités dues au site de la tumeur. C’est particulièrement vrai chez l’enfant avec les tumeurs infiltrantes du tronc cérébral : quand on piocher dedans, le délabrement est tel que c’est pratiquement signe de mort.

Je suis pleinement d’accord, quant à moi, pour poursuivre le débat. Je voudrais que le cancer soit un sujet majeur pour l’Assemblée nationale, car le rôle du politique est essentiel. Il faut agir sur les cancers évitables, en particulier le cancer pulmonaire, dont le taux de guérison est de 15 %, comme quand j’ai commencé ma médecine, il y a cinquante ans. Agissons sur les cancers évitables pour pouvoir, demain, financer les molécules nouvelles. Nous sommes à l’orée d’un temps nouveau pour le cancer, avec les molécules ciblées, mais celles-ci coûtent déjà extrêmement cher. En écartant les cancers évitables, nous aurons la possibilité d’accéder à ces progrès thérapeutiques majeurs. Mobilisons-nous ! Quel que soit le groupe politique, je serai toujours partenaire de cette mobilisation.

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