Intervention de l'ingénieur général Jean-Luc Volpi

Réunion du 26 novembre 2014 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

l'ingénieur général Jean-Luc Volpi, directeur central du service des essences des armées :

Pour ce qui concerne les risques de « désoptimisation », je vais vous expliquer comment cela est négocié avec les armées. Nous les invitons à se préoccuper plus en amont de leurs besoins en soutien pétrolier, notamment pour les activités planifiables, telles que les activités école, ou industrielles par exemple. Pour ce qui concerne le soutien opérationnel, notamment les missions permanentes en métropole, nous ne nous désengageons pas. C'est le premier des trois axes qui guident le projet de service.

Dans le cas de Bouy, adossé aux camps de Champagne, nous ferons plus souvent appel aux trains de combat de l'armée de terre, en jouant sur la complémentarité. L'armée de terre dispose aujourd'hui d'une flotte d'environ 300 camions citernes tactiques, armée par plus de 600 personnes. Ces moyens assurent la dernière boucle de la chaîne du soutien terrestre. Ils sont à l'armée de terre ce que sont les ravitailleurs en vol à l'armée de l'air et les pétroliers ravitailleurs à la marine.

Non seulement nous continuerons à soutenir la gendarmerie mais nous nous engageons de plus en plus au profit du ministère de l'Intérieur puisque, depuis cette année, nous assurons le soutien de la centaine de soutes à carburant de la police nationale. Pour vous donner un ordre de grandeur, les gendarmes ont 300 soutes, la police nationale, une centaine, quand les armées en ont seulement 170. Nous opérons également au profit de la sécurité civile, notamment pour le soutien de leurs moyens aériens. Le soutien de ces soutes ne représente pas grand-chose en termes d'ETPT pour nous, car cela se fait par externalisation, à partir de contrats passés par le SEA.

Le centre de ravitaillement de Castelsarrasin fermera effectivement dès 2015. C'est un centre stockeur mais aussi un atelier NTI2. Pour l'approvisionnement de la base aérienne de Mont-de-Marsan, nous pourrons nous appuyer à l'avenir sur un dépôt pétrolier civil situé à proximité, avec lequel nous négocions actuellement une augmentation de location de capacité de stockage. C'est en effet, à partir de ce dépôt que le SEA réceptionne par train les cargaisons de carburéacteur au profit de la base aérienne de Mont-de-Marsan. Il convient de préciser que ce dépôt stocke également majoritairement au profit de la société anonyme de gestion des stocks de sécurité (SAGESS) qui oeuvre exclusivement pour le compte de l'État.

Pour ce qui concerne le centre de Sarrebourg, ce sera un peu le même schéma. Ce centre est situé à une vingtaine de kilomètres d'un centre de stockage de l'OTAN, aux capacités équivalentes, sachant que le SEA dispose d'une allocation de stockage dans le réseau OTAN de plus de 100 000 m3. Nous aurons en outre moins de besoin de capacités de stockage en raison de la réduction des objectifs que nous proposons à l'EMA. Il n'y a pas de risque pour le soutien du 1er RHC, qui dispose de son dépôt d'avitaillement et sera alimenté à partir de dépôts de l'OTAN.

Notre réforme aura peu d'impact sur les unités terrestres en métropole, car la majorité des approvisionnements était déjà externalisée. Les plus affectées seront l'armée de l'air et la marine, mais pour des activités qui sont aisément planifiables comme je l'ai déjà précisé.

L'impact de la réforme sur nos capacités en opérations nécessitera d'exploiter davantage nos complémentarités avec l'armée de terre. Les personnels de l'armée de terre mettant en oeuvre les camions citernes tactiques qui détiennent d'autres qualifications, sont polyvalents dans leur employabilité au sein de leurs régiments (conducteurs VAB, serveurs de pièce feu...). Le personnel du SEA est polyvalent dans les métiers de la logistique pétrolière (transport, avitaillement, exploitation de dépôt...). Nous devrons donc faire travailler tout le monde ensemble. Cela dit, il conviendra de tenir compte du format réduit du service des essences qui deviendra dimensionnant dans le déploiement de nos forces sur les théâtres extérieurs.

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