Intervention de l'ingénieur général Jean-Luc Volpi

Réunion du 26 novembre 2014 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

l'ingénieur général Jean-Luc Volpi, directeur central du service des essences des armées :

Depuis que je sers au SEA, nous n'avons pas eu à déplorer de pathologie liée à l'exposition aux produits, ce qui témoigne favorablement du sérieux de notre politique de formation en matière de prévention des risques. Malheureusement, nous avons subi des accidents de la route de nos camions citernes, mais à chaque fois les risques d'épandage de produits polluants ont été limités grâce au bon niveau de formation et aux réflexes de nos personnels. En ce qui concerne la prise en charge de nos blessés, nous effectuons actuellement des démarches pour bénéficier du soutien de la CABAT, car le SEA ne dispose pas de la taille suffisante pour créer sa propre structure.

Avec la fermeture du centre de Castelsarrasin et celle du dépôt d'avitaillement de la base aérienne de Bordeaux-Mérignac, l'essentiel du soutien dans le grand Sud-Ouest sera assuré par le centre de Cazaux. Il sera toutefois possible d'accroître les capacités à Bordeaux-Mérignac si l'activité opérationnelle le nécessitait, sous réserve d'un préavis suffisant. En ce qui concerne Dax, si le processus d'externalisation aboutit l'opérateur reprendra les personnels civils qui y travaillent, au demeurant en nombre très réduit car un fort processus de militarisation a eu lieu depuis les années 1990. Il convient d'être très attentif à l'accompagnement social de la fermeture du centre de Castelsarrasin, même si une partie substantielle des personnels est proche de l'âge de la retraite et que d'autres ont pu anticiper leur reconversion grâce à une information précoce et discrète sur le sort du site. Notre taille nous le permettant, nous continuerons à traiter les situations personnelles au cas par cas, comme nous l'avons fait au cours des restructurations décidées dans le cadre de la RGPP. J'attire toutefois l'attention sur le fait que la réussite du mouvement de rationalisation à venir suppose que le SEA soit en mesure de suppléer les quelques 180 départs naturels de personnels civils au cours de la LPM compte tenu d'une pyramide des âges défavorable. Il y aura donc des places pour les personnels civils restructurés s'ils sont prêts à accepter une certaine mobilité, faute de quoi les capacités d'expertise du service en seraient sérieusement affectées.

Nous avons pu nous adapter au démarrage très rapide de l'opération Serval grâce au petit réseau d'officiers du service des essences insérés dans les états-majors opérationnels, tels que le centre de planification et de conduite des opérations ou le commandement des forces terrestres. Cette présence nous permet en effet d'anticiper la demande opérationnelle et de structurer notre format en conséquence. Comme indiqué précédemment, notre connaissance précise du tissu industriel pétrolier en Afrique s'est également révélée très précieuse. La logique d'intervention de bout en bout nous a conduits à suivre les forces au plus près, et nous sommes également étroitement associés aux actions des forces spéciales. Lors de l'opération Serval, les véhicules projetés par l'armée de terre étaient essentiellement des « effecteurs », ce qui nous a contraints à assumer la logistique pétrolière avec nos propres moyens. Comme ceux-ci sont comptés, lors du déclenchement de l'opération Sangaris en République centrafricaine, nous avons été amenés à un partage des tâches avec l'armée de terre. Cette dernière a ainsi assuré sa logistique pétrolière de premier niveau avec ses propres camions citernes, tandis que le SEA garantissait l'approvisionnement de la plate-forme de Bangui et celui de tous les aéronefs de bout en bout.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion