Intervention de Ségolène Neuville

Séance en hémicycle du 2 décembre 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Dangerosité des injections vaccinales aluminiques

Ségolène Neuville, secrétaire d’état chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion :

Monsieur le député, il s’agit là effectivement d’un problème difficile, qui soulève plusieurs interrogations, auxquelles Mme la ministre des affaires sociales et de la santé a tenté de répondre. La plupart des vaccins comportent des adjuvants destinés à augmenter de façon très spécifique la réponse immunitaire. En réalité, un vaccin sans adjuvant serait bien souvent inefficace. Cela étant dit, reste à déterminer quel type d’adjuvant utiliser.

Les sels d’aluminium sont les principaux adjuvants utilisés. Si le phosphate de calcium a pu être utilisé dans les années soixante-dix et quatre-vingts, la plupart des essais cliniques effectués lors du développement des vaccins ont fait apparaître que les sels d’aluminium étaient les meilleures molécules candidates, sur le plan essentiellement de leur tolérance par les patients. En effet, le phosphate de calcium provoque également des effets secondaires. Les vaccins comportant un sel d’aluminium comme adjuvant sont maintenant utilisés avec un recul d’utilisation de plus de quarante ans dans l’ensemble du monde, sur une population de référence donc de dizaines de millions de personnes.

Le remplacement des adjuvants aluminiques dans la composition des vaccins nécessite donc, au préalable, la mise en oeuvre d’études de développement, ainsi que d’essais cliniques, permettant de s’assurer de l’efficacité et de la tolérance de la nouvelle formulation.

S’agissant des vaccins, la situation est particulière. En effet, même si une étude clinique est menée auprès d’une centaine de patients, les produits concernés sont ensuite administrés à des millions de personnes.

Des effets secondaires rares sont en effet toujours susceptibles d’apparaître après les études cliniques préalables et la mise sur le marché, et ce même après plusieurs années, voire dizaines d’années.

Dans son rapport consacré aux adjuvants vaccinaux, publié en juin 2012, l’Académie de médecine a souligné l’absence de preuves quant à la nocivité de ces adjuvants, position qu’a également confirmée l’Organisation mondiale de la santé.

Néanmoins, dans son avis de juin 2013, le Haut conseil de la santé publique a estimé que les données scientifiques disponibles à ce jour ne remettent pas en cause, au regard du rapport bénéfice–risques, la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium.

Au regard de ce même rapport bénéfice–risques, le Haut conseil recommande donc la poursuite des vaccinations prévu dans le calendrier vaccinal en vigueur. Il encourage, également, à poursuivre les recherches visant à évaluer la sécurité des adjuvants disponibles ainsi qu’à développer de nouveaux adjuvants.

Pour cette raison, à la demande de la ministre chargée de la santé, Mme Marisol Touraine, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé finance actuellement deux études, dont les résultats sont attendus en 2017. La première, menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, porte sur les conséquences de l’aluminium utilisé dans les vaccins. Ses résultats permettront d’améliorer les connaissances et de réévaluer la toxicité des adjuvants aluminiques. La seconde étude vise à mieux comprendre les connaissances, les attitudes et les pratiques de la population française à l’égard de la vaccination et leurs déterminants.

Enfin, je tiens à rappeler que, quoi qu’il en soit, les personnes qui ont à se faire vacciner doivent, au préalable, remplir un questionnaire. Certaines vaccinations ne sont pas recommandées chez les personnes ayant des antécédents familiaux de maladies auto-immunes. Il est extrêmement important que tous les médecins et tous les soignants qui administrent ces vaccins posent, avant toute injection, ces questions. Cela vaut d’ailleurs pour tout futur élève infirmier : en cas de contre-indication, personnelle ou familiale, il peut se voir exempté de vaccination.

Enfin, il est important de rappeler que, pour être commercialisé, tout vaccin doit faire l’objet d’une autorisation de mise sur le marché délivrée par les autorités européennes et nationales compétentes, après avis de l’Agence européenne d’évaluation des médicaments ou de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Ces dernières évaluent le produit en fonction de critères scientifiques de qualité, de sécurité, et d’efficacité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion