Intervention de Harlem Désir

Séance en hémicycle du 2 décembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Reconnaissance de l'État de palestine

Harlem Désir, secrétaire d’état chargé des affaires européennes :

Monsieur le député, l’espoir de paix au Proche-Orient est aujourd’hui plus menacé que jamais. Quelle est la situation ? Un processus de négociation à l’arrêt, une explosion sans précédent des violences – on l’a vu avec l’attentat meurtrier dans une synagogue de Jérusalem il y a deux semaines –, une tension croissante parmi les populations.

La cause de cette situation, c’est l’impasse du processus de paix. Pourtant, et c’est tout le paradoxe, nous connaissons la solution : deux États vivant côte-à-côte en paix et en sécurité, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem comme capitale. C’est la position constante de la France depuis la résolution des Nations unies de 1947 que vous avez rappelée, et ce par-delà les alternances.

Vendredi dernier, vous l’avez dit, une proposition de résolution sur la reconnaissance de l’État de Palestine a fait l’objet d’un débat dans votre assemblée, à l’initiative du groupe socialiste. Laurent Fabius a eu l’occasion d’indiquer sa position sur le sujet. D’abord, le texte que vous avez examiné et qui sera soumis au vote cet après-midi est une invitation à l’adresse du Gouvernement, nullement une injonction. Sur ce sujet, le Parlement peut se prononcer, mais la décision appartient à l’exécutif et à lui seul. Nous respectons donc cette expression du Parlement.

Sur le fond, la France soutient la solution des deux États. La France reconnaîtra donc l’État de Palestine : la question de principe est tranchée. Reste celle du moment et des modalités. Il faut que cette reconnaissance se décide au moment le plus efficace pour servir la paix. La France défend depuis longtemps l’idée que la reconnaissance de l’État de Palestine doit intervenir dans le cadre d’un règlement global et définitif du conflit, négocié par les deux parties. Nous ne voulons pas d’une reconnaissance symbolique qui n’aboutirait qu’à un État virtuel : nous voulons un État de Palestine réel. Nous voulons donc donner une chance à la négociation.

C’est pourquoi, comme vous l’avez rappelé, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a proposé deux initiatives : d’abord une résolution au Conseil de sécurité – nous y travaillons avec nos partenaires – et une conférence internationale.

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