Intervention de Sandrine Mazetier

Séance en hémicycle du 11 décembre 2014 à 15h00
Réforme de l'asile — Article 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mazetier, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République :

Avis très défavorable. Je vais parler du monde réel en prenant un exemple ; je vous propose même, monsieur Robiliard, de venir dans ma circonscription. Vous constaterez que des personnes, qui ne peuvent pas demander l’asile parce qu’elles sont Européennes, sont à la rue parce que tous les dispositifs d’hébergement sont saturés en Île-de-France. Au XXIe siècle, on a ainsi pu trouver dans les rues de la capitale d’une des premières puissances mondiales des enfants européens dormant à la rue, parce que l’hébergement de droit commun est saturé !

L’un des objectifs de cette réforme est donc de mieux répartir l’accueil des demandeurs d’asile partout sur le territoire. Le principe d’accueil inconditionnel est préservé, et évidemment, les demandeurs d’asile qui refuseraient d’aller en centre d’accueil pour demandeurs d’asile – CADA – ou en hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile – HUDA – trouveraient quand même refuge dans de l’hébergement d’urgence.

Venez voir, monsieur Robiliard, venez voir ce qu’il se passe ! Un Européen, par exemple un Rom – tiens, il n’y a personne pour en parler sur les bancs de la droite ! – n’a pas accès à un CADA parce qu’il ne peut être demandeur d’asile. Un Hongrois Rom rencontre pourtant quelques difficultés dans son pays, chez M. Orban et ses amis ! Il se retrouve donc dans les rues, dans le bois de Vincennes ou sur les talus du périphérique – venez voir ! Ces gens-là n’ont pas accès aux CADA ni à l’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile.

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