Intervention de Thierry Repentin

Réunion du 4 septembre 2012 à 14h30
Commission des affaires sociales

Thierry Repentin, ministre délégué chargé de la formation professionnelle et de l'apprentissage :

Je souhaiterais tout d'abord rassurer certains d'entre vous sur le caractère incontournable du volet formation des emplois d'avenir. Tous les employeurs souhaitant utiliser ce nouveau dispositif recevront une instruction préalable à la signature du contrat sur l'obligatoire accompagnement professionnel tout au long de sa durée. Quel contrat de travail, dans le secteur public comme privé, est aussi exigeant que celui-ci en matière de formation ?

Cette nouvelle forme d'insertion professionnelle ne doit surtout pas être opposée au contrat d'apprentissage. Évidemment, tout doit être fait pour développer l'apprentissage en France. Il s'agit d'ailleurs d'une des pistes de travail ouverte par la grande conférence sociale et qui donnera lieu à une réunion avec les partenaires sociaux à la fin du mois de septembre. Cependant, nous, les acteurs concernés par cette question, constatons que des jeunes âgés de seize à vingt-cinq ans sont totalement exclus du circuit de la formation par l'apprentissage, car ils ont échoué dans le système scolaire ou dans celui de la formation par alternance. Les emplois d'avenir permettent donc d'offrir une chance supplémentaire à ces jeunes de retrouver notamment le goût de la formation à travers une expérience d'emploi. Certains d'entre eux, j'en nourris l'intime conviction, en viendront, par ce biais, à se tourner vers un contrat d'apprentissage alors qu'ils avaient hélas échoué à rejoindre une formation par apprentissage proposée par l'éducation nationale.

La réussite de ce dispositif nécessitera un investissement des employeurs dans le volet de la formation. Les collectivités locales devront ainsi prendre en charge, pour partie, son coût. Pour répondre précisément à monsieur Cherpion, je lui confirme que nous mobiliserons des organismes paritaires collecteurs agréés – OPCA –, puisque la plupart des emplois d'avenir seront créés dans le secteur non-marchand : dans ce cadre, nous demanderons, en concertation avec les partenaires sociaux, à des organismes très connus comme Uniformation ou Unifaf d'engager prioritairement leurs moyens en faveur des jeunes susceptibles d'obtenir un emploi d'avenir. L'implication des acteurs locaux sera également une clef du succès de ce nouveau système. Les collectivités territoriales qui ne peuvent pas, comme l'a dit M. Jégo, fermer les yeux sur la situation que vivent de nombreux jeunes, s'impliqueront fortement, j'en ai la conviction, pour la réussite des emplois d'avenir, et ce malgré les efforts, notamment en matière de formation, que cela requerra de leur part.

D'autres acteurs seront également sollicités et certains outils spécialisés seront intégrés dans le dispositif, je pense notamment aux contrats de plan régionaux de développement des formations – les CPRDF – et aux comités de coordination régionaux de l'emploi et de la formation – les CCREFP. Le débat parlementaire permettra de préciser, si le besoin en était identifié, les dispositions ayant trait à la formation professionnelle. Je souhaite répéter, pour conclure, que très peu de contrats de travail contiennent, à ma connaissance, une telle exigence dans ce domaine.

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