Intervention de Émilienne Poumirol

Réunion du 16 décembre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilienne Poumirol, rapporteure :

Le taux de reclassement est très faible. Il existe certes des conventions avec le privé, en particulier avec les entreprises de défense. Nous avons constaté que l'armée regrette que les collectivités locales n'aient pas suffisamment d'ouverture vers les blessés et qu'il n'existe pas d'obligation de recrutements de blessés dans les marchés publics, contrairement à ce qui existe au Canada.

Les blessés touchent leur solde pendant un temps relativement long, de trois à cinq ou huit ans. Le problème est qu'ils sont ensuite perdus de vue par l'institution militaire. L'ONACVG, qui devrait d'ailleurs s'appeler l'office national des combattants, devrait jouer un rôle plus important dans le suivi. En effet il dispose d'antennes dans tous les départements et de référents qu'il faudrait néanmoins former. Il s'agit d'un réseau de maillage intéressant à valoriser pour accompagner au mieux les anciens militaires blessés.

Pour ce qui concerne le rapatriement sur d'autres bases en Europe, nous avons noté que cela s'est produit en Allemagne, même si le principe reste un rapatriement direct, la plupart du temps sur vers les hôpitaux Percy à Clamart et Sainte-Anne à Toulon. Il convient de souligner qu'il existe une convention dite EATC (European Air Transport Command - Commandement du transport aérien européen) qui offre la possibilité d'affréter des avions pour le rapatriement des blessés, ce qui permet de diminuer les coûts. Le système modulable de rapatriement collectif français MORPHEE est très différent du système allemand, qui exploite un Airbus hôpital installé de façon pérenne. MORPHEE est en alerte 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, qui permet en moins d'une journée d'équiper des avions avec tout le matériel et les médicaments nécessaires, permettant de transporter six blessés très graves et six moins graves.

Nous avons bien senti que les associations d'anciens combattants estiment qu'on s'occupe très bien des blessés en OPEX mais moins des anciens combattants. De la même façon, on entend dire qu'on s'occupe beaucoup des blessés victimes de stress post-traumatique, notion qui reste encore inconnue. Nous sommes persuadés que l'attribution de la médaille des blessés serait pour les militaires souffrant de stress post-traumatique quelque chose de très important.

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