Intervention de Olivier Audibert Troin

Réunion du 16 décembre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Audibert Troin, rapporteur :

Nous n'avons pas eu le temps d'explorer ce qui se faisait dans les pays étrangers mais nous pensons néanmoins, d'après les témoignages recueillis, que la France est plutôt très avancée en matière de soutien aux blessés. Nous avons en particulier visité à Chypre le sas britanniques. Il s'agit d'un programme d'une journée, dans un camp militaire, où les soldats dorment en dortoir après avoir pratiqué des activités sportives. C'est une façon totalement différente de celle dont nous traitons le retour de nos soldats.

S'agissant de la reconversion, l'Agence de la reconversion nous a fourni quelques statistiques. En 2013, quatre blessés ont été reconvertis dans le secteur privé et un dans le secteur public. En 2014, treize blessés seulement ont été reconvertis. Il est intéressant de constater que les industriels de la défense essaient réellement de jouer le jeu, notamment pour ce qui concerne le stress post-traumatique. Trois expériences ont ainsi été menées chez les entreprises Michelin, Renault Trucks Defense et Areva pour ce qui concerne les stress post-traumatique. Le rapatriement avec les armées alliées fait l'objet d'échanges de bons procédés. Les Allemands arment en permanence leur Airbus, contrairement au modèle français qui repose sur l'insertion de modules dans des avions de transport de troupes de type Boeing C135. Je rappelle également que nous disposons d'un droit de tirage en matière de rapatriement sanitaire dans le cadre de l'EATC. Nous avons constaté qu'il existe un réel choc de générations parmi les anciens combattants. L'ONACVG et le secrétariat d'État aux Anciens combattants et à la mémoire devraient faire un réel effort pour éviter une cassure entre les anciens combattants et la nouvelle génération.

Pour les blessés psychiques, j'ai assisté il y a un mois et demi à une réception au cours de laquelle les rescapés du Drakkar ont été enfin reconnus et récompensés par l'insigne des blessés par le ministre de la Défense. Nous avons par ailleurs reçu il y a quinze jours, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, un rescapé du Drakkar qui était au bord des larmes. Il ne s'en est pas encore remis, 31 ans après. Il a quitté le bâtiment à 6 h 32 et deux minutes après, celui-ci s'est effondré. Il continue aujourd'hui à se poser la question de savoir pourquoi lui a eu la chance de s'en sortir, alors qu'il ne porte évidemment aucune responsabilité dans cette tragédie. La prise en charge des rescapés du Drakkar mériterait à elle seule un chapitre complet de notre rapport, tellement les manquements à l'endroit de ces rescapés ont été particulièrement criants et étonnants. Ce n'est que justice de reconnaître aujourd'hui à leur juste valeur ces rescapés et la reconnaissance de la Nation reste à juste titre pour eux extrêmement importante.

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